87 entreprises de services numériques (ESN) ont répondu à une étude portant sur les impacts du Covid-19, menée en avril dernier par l’équipe Digital & IT du cabinet de conseil In Extenso Finance & Transmission. L’occasion d’apprendre que la crise n’a malheureusement pas épargné ces acteurs, qui sont 93,1% à anticiper des conséquences négatives sur l’activité de leurs clients. Sans surprise, le nombre de signatures de nouveaux prospects en pleine période de confinement est attendu en baisse par 89,6% des sondés.
Des indicateurs dans le rouge en 2020
Dans ce contexte si particulier, seulement 3 ESN sur 10 s’attendent à ce que l’exercice 2020 soit stable ou en légère croissance, notamment grâce à un premier trimestre dynamique. Sur du plus long terme, l’optimisme est de mise : 73,5% des répondants tablent sur une courbe positive dans les 3 années à venir (un taux qui monte à 80% pour les entreprises de plus de 10 millions d’euros de chiffres d’affaires).
« Malgré la crise Covid-19, le secteur des ESN devrait mieux résister comparativement à d’autres secteurs de l’économie ; surtout que le contexte pousse les organisations à accélérer leur transformation digitale », estime Mickaël Fitoussi, directeur d’In Extenso Finance & Transmission, qui note en parallèle que les entreprises concernées restent méfiantes quant aux placements de leurs consultants. Résultat : 88,5% d’entre elles devraient réduire leur plan de recrutement dans les mois à venir, voire même geler les embauches dans 59,8% des cas.
Se faire accompagner pour tenir
Pour les salariés déjà en poste, la crise du Covid-19 a été l’occasion d’expérimenter le chômage partiel, auquel 86,2% des ESN ont envisagé d’avoir recours. Parmi celles qui sont passées à l’acte, 69,6% ont obtenu confirmation de leurs DIRECCTE, soulignant leur réactivité. En matière de Prêts garantis par l’État (PGE), 88,5% des répondants se déclarent satisfaits de l’accompagnement de leurs partenaires bancaires – de quoi traverser la crise avec une trésorerie préservée.
« Les mesures de PGE et de chômage partiel constituent un amortisseur de taille pour les entreprises du secteur », note Alain Wolff, directeur associé chez In Extenso Finance & Transmission. Cela n’empêche cependant pas 48,3% des organisations concernées de faire face à des retards de règlement de la part de leurs clients.
« Avec la crise Covid-19, la croissance organique va être plus difficile pour les ESN et certains acteurs souhaiteront procéder à des acquisitions pour gagner des parts de marché », ajoute Mickaël Fitoussi. « Malgré le contexte, il devrait tout de même y avoir des opérations de rapprochement possibles pour ceux qui le souhaitent, même si celles-ci se feront probablement à des valorisations revues à la baisse », conclut-il.