Les Français sont de plus en plus soucieux de leur empreinte environnementale numérique : en effet, 80 % d'entre eux déclarent accomplir au moins une action pour limiter leur impact. C’est ce que révèle la nouvelle édition du Baromètre du numérique réalisée en 2023 par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) et publiée en mai 2024 par l’Arcep, le Conseil général de l’économie, l’Arcom et l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). En effet, cette étude témoigne d'actions variées de la part des Français pour verdir leurs usages numériques : 66 % d’entre eux favorisent l’allongement de la durée de vie de leurs équipements, 49 % limitent leur nombre d’appareils, et 77 % réduisent l’électricité qu’ils consomment.
Le défi du recyclage
Pourtant, ces écogestes témoignent d'un paradoxe : si limiter l'impact du numérique sur l'environnement est un objectif pour une majorité de Français, le taux d'adoption des équipements numériques reste très élevé. De fait, chaque foyer dispose en moyenne de 10 terminaux avec écrans, soit environ 300 millions d’équipements numériques en France métropolitaine. En outre, 25 % de ces terminaux ne sont pas utilisés et manquent donc l'occasion de passer par l’étape du reconditionnement pour gagner une seconde vie. Cette phase est pourtant essentielle pour réduire son empreinte numérique, puisque la majeure partie du coût environnemental de ces appareils provient de leur phase de fabrication.
L'achat d'appareils reconditionnés reste marginal
Par ailleurs, l’achat d’équipements reconditionnés n'est une priorité que pour 28 % des Français et reste donc marginal. Sans compter qu'à peine plus d'un Français sur dix (13 %) pense que privilégier l’achat d’appareils reconditionnés pourrait contribuer à limiter son empreinte numérique.
C'est donc sans surprise que le Baromètre du numérique nous apprend que seuls 21 % des Français disposent d'un smartphone acheté reconditionné ou d'occasion. Sources d'espoir, les jeunes pourraient un jour changer la donne au fil du temps : un tiers des 18-24 ans possède un smartphone de seconde main.
Cette étude a été réalisée auprès d'un échantillon de 4 267 personnes de 12 ans et plus.