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Institut libre des transformations numériques de Sciences Po : "former les décideurs de demain"

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    "Il ne s’agit pas de rester inactifs face à ces transformations numériques, mais de former les décideurs de demain à ces enjeux", explique Jean-Philippe Cointet, directeur de l’Institut libre des transformations numériques de Sciences Po. (wikipédia)
  • Jean-Philippe Cointet est directeur de l’Institut libre des transformations numériques de Sciences Po, créé en mars 2024. Il revient sur les ambitions et les sujets abordés de ce nouvel espace d’animation et de coordination de la recherche et de la formation qui a pour objectif de mieux comprendre l'impact des technologies numériques.

    enlightened CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°376
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    jean-philippe-cointet-sciences-poQuelle est l’ambition de l’Institut libre des transformations numériques ?

    L’institut ambitionne de créer un espace de réflexion et d’expérimentation en sciences sociales qui interroge et enquête sur les transformations numériques en affirmant la singularité d’un point de vue forgé par nos valeurs européennes.

    Ses objectifs sont pluriels : le premier est de renforcer l’offre pédagogique sur les thématiques numériques afin de donner aux étudiants les outils pour comprendre et accompagner les transformations numériques ; le second consiste à promouvoir une recherche visant à mieux saisir les technologies numériques innovantes dans leurs contextes social et institutionnel d’utilisation afin de devenir l’université internationale de référence sur le rôle du numérique dans l’élaboration des politiques publiques.

    Lire aussi : Sciences Po lance son Institut libre des transformations numériques

    Quelles seront les disciplines abordées par cet institut ?

    L’institut est avant tout la résultante des expériences pédagogiques et de recherche menées à Sciences Po. À ce titre, il s’appuie sur les disciplines fondamentales qui structurent la faculté permanente, à savoir la science politique, l’histoire, l’économie, la sociologie et le droit. Toutes sont concernées par les transformations numériques.

    Pour autant, on sait que pour travailler sur les objets du numérique, il est souvent nécessaire de multiplier les points de vue et les méthodes. C’est pour cette raison que les liens tissés avec les partenaires du projet TIERED (Transforming interdisciplinary education and research for evolving democracies) - projet stratégique d'établissement mené par Sciences Po mène avec différents partenaires (CNRS, Ifremer, Ined, Inria, Inserm, Inalco, Université Paris Cité et Iddri) - sont fondamentaux pour sa réussite, qui appelle aussi à engager des collaborations avec ceux qui conçoivent les dispositifs numériques (mathématiciens, informaticiens, data scientists, etc.).

    Lire aussi : Transformation numérique : les entreprises ne forment pas assez leurs collaborateurs aux enjeux de sécurité

    Les décideurs sont-ils aguerris aux enjeux du numérique ?

    Ils sont dans la même situation que nous tous. Tout le monde, y compris les chercheurs qui travaillent sur ces systèmes depuis des années, se retrouve comme déboussolé par les innovations les plus récentes provenant des centres qui développent des systèmes d’intelligence artificielle.

    Les conséquences sur le monde du travail, sur notre système de santé, sur les méthodes éducatives, et sur l’espace informationnel sont si massives que l’humilité est de mise. Pour autant, il ne s’agit pas de rester inactifs face à ces transformations, mais de former les décideurs de demain à ces enjeux.

    Lire aussi  : Le Ministère de l'Intérieur face à son ambitieux chantier de transformation numérique

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    La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.