Le Réseau national d'actions des archives déclare "l'état d'urgence pour les archives" et lance une pétition en ligne pour alerter élus et citoyens sur l'insuffisance des moyens alloués aux archivistes.
Le 25 juin 1794, la loi du 7 messidor an II fixait un principe : "Tout citoyen pourra demander, dans tous les dépôts, aux jours et aux heures qui seront fixés, communication des pièces qu’ils renferment ; elle leur sera donnée sans frais et sans déplacement, et avec les précautions convenables de surveillance". 223 ans plus tard, l'esprit de cette loi est remis en cause estime le Rn2a (Réseau national d'actions des archives).
"Dans quelle structure, publique ou privée, se préoccupe-t-on véritablement des archives ? L’État et les collectivités territoriales sont loin d’être exemplaires" estime le Rn2a qui vient de lancer une pétition en ligne en vue d'organiser des états généraux pour les archives.
610 services d'archives municipales pour plus de 35 000 communes
Son constat est sévère. En 2017, la France compte 610 services d'archives municipales pour 35 416 communes et seulement 74 services intercommunaux pour 1 266 établissements existants. Avec de tels moyens, le réseau interpelle élus et citoyens : "nous déclarons l’état d’urgence pour les archives, au risque de voir des pans entiers de notre histoire et de notre mémoire disparaître !"
Le Rn2a demande notamment une redéfinition de la fonction archives dans les organismes publics et privés ainsi qu'un recensement des moyens actuellement alloués aux archivistes. Il organisera ses états généraux les 12 et 13 octobre prochains à Clermont-Ferrand.
Parmi les premiers signataires de la pétition lancée par le Rn2a, on note le nom de l'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti
Cette pétition sera remise au président de la République.