Le musée de Bretagne, situé à Rennes, possède une collection importante sur Alfred Dreyfus, capitaine français de confession juive accusé en 1894 d’avoir livré des documents secrets français à l’Empire allemand. Cette affaire d’Etat, qui bouleverse la société française pendant plus de douze ans, fait l’objet d’un grand intérêt pour le musée de Bretagne. Rennes revêt une importance particulière dans l'affaire Dreyfus puisque la ville a accueilli la révision du procès du capitaine à l'été 1899.
C’est donc tout naturellement que le musée rennais souhaite enrichir sa collection en y ajoutant deux pièces emblématiques de ce procès. Néanmoins, les documents mis à la vente sont estimés à 10 000 euros. Pour mener à bien ce projet, le musée lance une campagne de financement participatif afin de récolter la somme nécessaire.
Une collection déjà conséquente
Le musée de Bretagne a constitué une collection sur l’affaire dès le début du procès. La collection est enrichie en 1970 par sa fille, Jeanne Dreyfus, qui fait le don de toute la correspondance que sa mère, Lucie Dreyfus, entretenait avec son mari.
A ce jour, le musée contient 8 000 pièces qui traitent de cette affaire d’Etat. Néanmoins, la collection souhaite s’agrandir par l’acquisition de deux documents mis à la vente.
Le musée de Bretagne souhaite tout d’abord obtenir un album photos du procès. “On y voit notamment des photographies des acteurs du procès dans la cour du lycée de Rennes”, indique Fabienne Martin-Adam, responsable inventaire et documentation des collections ; “chaque photographie est annotée”.
Le second bien est constitué de photographies inédites prises par Alfred Dreyfus lui-même lors de son trajet à bord du bateau le Sfax qui le mène depuis l’île du Diable en Guyane à Quiberon. “Ces documents apportent une nouvelle documentation sur l’histoire de ce procès.” précise la responsable.
Des photographies disponibles pour tous
En plus de l’exposition de ces photographies, le musée rennais souhaite les numériser et les ajouter sur le portail du musée, où se trouve des “collections de partage”. Cette initiative permettrait de donner accès gratuitement au plus grand nombre à des photographies inédites sur cette affaire qui a divisé les Français au 19ème siècle.