A son tour, la vénérable Ecole nationale des chartes se tourne vers les entreprises privées pour lever des fonds. L'ENC, qui a célébré son bicentenaire en 2021, souhaite convaincre de futurs mécènes pour développer des projets pédagogiques, scientifiques et culturels autour de sujets touchant à l’histoire, au patrimoine et aux humanités numériques.
Ce financement externe permettra par exemple l'octroi de bourses à l’international, l’achat de livres rares ou d’artefacts anciens à restaurer, ou encore le cofinancement de projets scientifiques et culturels qui associent intelligence artificielle et expertise historique et patrimoniale. "La fondation permettra, à travers des projets fondés sur ses thématiques d’enseignement et de recherche les plus récentes, de faire connaître ce qu’est l’École nationale des chartes" explique Michelle Bubenicek, directrice de l’École nationale des chartes – PSL.
Une dotation d'un million d'euros avant de viser l'autofinancement
L'Ecole nationale des chartes entend jouer de sa réputation d'excellence pour séduire les entreprises. Cela fait en effet plusieurs décennies que l'école dispose d'un pôle dédié aux humanités numériques. Ses enseignants et étudiants travaillent sur des thèmes qui intéressent toutes les organisations : évolution des supports d'archivage, obésité numérique, accès pérenne à l'information...
Autre atout qui joue en sa faveur, l'établissement s'est très tôt engagé dans plusieurs programmes d'intelligence artificielle notamment la philologie computationnelle qui permet par exemple d'attribuer un texte anonyme à un auteur (stylométrie). Deux de ses chercheurs (Jean-Baptiste Camps et Florian Cafiero) sont ainsi parvenus à confirmer la paternité des œuvres de Molière alors que certains historiens affirment que Corneille en était l'auteur.
Avant même de trouver des mécènes, l'ENC a reçu de l'Etat une dotation d'un million d'euros qui devra être restituée d'ici cinq ans. A terme, la fondation devra être en mesure de fonctionner en autofinancement.