CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°380
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Dix ans après son lancement, le projet eArchiving poursuit sa route au rythme des réunions qui rassemblent ses 26 membres au sein du consortium eArk. On y trouve des institutions nationales (Archives nationales de Finlande, de Norvège et d’Estonie, par exemple), des éditeurs de logiciels (Everteam), des sociétés de conseil (Serda Conseil, Cabinet UMBUS SL), des associations professionnelles, comme l’Association des archivistes francophones de Belgique, des universités… Objectif : développer une plateforme de services communs d’archivage électronique (eArchiving CSP) dans le cadre du programme Europe numérique de la Commission européenne.
Porté par la Commission européenne et financé par le programme Digital Europe, le projet eArchiving dresse un constat : alors que les technologies sont en constante évolution, il est devenu vital pour l’Europe de disposer d’une structure capable de préserver ses archives à court, moyen et long terme. "Alors que les documents numériques prolifèrent, les entreprises font face à une pression croissante pour gérer leurs archives numériques afin de se conformer aux exigences légales et commerciales", estime la Commission. "Afin de soutenir les organisations, l’initiative eArchiving fournit des spécifications, des outils et des logiciels de référence basés sur des normes internationales pour décrire, transmettre et préserver les données numériques."
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Des logiciels open source pour éviter le verrouillage d’un fournisseur
En dix ans, les membres du consortium sont parvenus à un certain nombre de résultats, à commencer par l’élaboration d’un référentiel de préservation numérique à long terme basé sur l’archivage électronique. Sans surprise, l’interopérabilité est au centre des discussions : "l’utilisation des spécifications eArk et des logiciels open source évite le verrouillage d’un fournisseur et apporte un sentiment de confiance et de crédibilité aux autres agences et organisations", se réjouit la Commission européenne.
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Un programme de formation de niveau master
Au-delà des contraintes techniques, le projet eArchiving comporte également un important volet dédié à la formation. Un programme de niveau master a vu le jour afin de préparer les étudiants à travailler dans différentes configurations : archivistes électroniques, spécialistes de la préservation numérique dans le secteur public ou privé.
Pour la Fondation eArk, "l’objectif est de fournir aux étudiants la possibilité d’utiliser de manière critique la technologie et les techniques de pointe de l’archivage électronique, en mettant l’accent sur la capacité de l’individu à définir, mettre en œuvre, évaluer et réfléchir sur des questions liées au sujet." L’Europe souhaite ainsi se doter d’une expertise technologique capable de placer les diplômés à l’avant-garde de la pratique contemporaine de l’archivage électronique.
Au programme, des modules de formation consacrés aux normes, aux spécifications, aux logiciels, à la conformité… De l’aveu même d’un membre du projet, "l’acquisition de nouvelles compétences prend du temps. Nous devons continuer à faire connaître la formation et les programmes d’eArchivage et à les rendre plus visibles, y compris sur le site web, et accessibles à tous."
Une formation tournée vers la sobriété numérique
Et à l’heure de la sobriété numérique, la question environnementale n’a pas été oubliée, avec une série de préconisations, comme le calcul de l’empreinte carbone numérique et la mise en place d’une politique d’archivage responsable. Ce module de formation affiche une ambition qui sera transmise aux futurs professionnels de l’archivage électronique en Europe : "les étudiants apprendront à établir une politique d’archivage responsable afin de la distinguer des pratiques d’archivage traditionnelles."
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