Les archives de la bibliothèque universitaire d’Åbo Akademi (Finlande), les minutes du conseil municipal de Potosi (Bolivie), les archives de la Planète du musée Albert Kahn (France)... Voici trois des 74 corpus documentaires qui viennent de faire leur entrée au sein du Registre Mémoire du monde de l'Unesco. Créé en 1992, ce registre compte désormais 570 inscriptions d'ensembles documentaires remarquables provenant de 133 pays et organisations internationales. Il a notamment vocation à protéger le patrimoine documentaire mondial menacé par les outrages du temps.
"Le patrimoine documentaire mondial appartient à tous, doit être entièrement préservé et protégé pour tous" explique l'Unesco. L'organisation internationale milite en particulier pour la protection de documents situés dans les zones touchées par les guerres ou les catastrophes naturelles.
Un patrimoine documentaire au sens large
L'inscription 2025 permet à la France de placer plusieurs ensembles documentaires dont deux conservés aux Archives nationales : le traité de paix perpétuelle de Fribourg de 1516 (une proposition soumise conjointement par la France et la Suisse) et les archives de l’expédition maritime du contre-amiral d’Entrecasteaux proposées par la France et l'Australie. Cet ensemble compte près de 30 000 pages (des correspondances, des journaux de bord, des dessins, des plans, des cartes et des relevés des côtes sont constituées…)
A ce jour, la France compte une vingtaine d'ensembles documentaires enregistrés au Registre Mémoire du monde (parfois déposés conjointement avec d'autres pays) parmi lesquels les archives de Louis Pasteur, l'appel du 18 juin 1940 du Général de Gaule, la tapisserie de Bayeux… Au-delà des documents français, on y trouve également les archives de la Société des Nations, le journal d’Anne Frank, les archives royales de Madagascar, les archives de la bibliothèque de l’académie hongroise des sciences…
Pour l'Unesco, la notion de patrimoine documentaire s'entend au sens large puisqu’elle recouvre des collections en papier mais aussi des éléments plus inattendus : la plus ancienne inscription islamique sur une roche de grès rouge (en Arabie Saoudite), l’alphabet phénicien gravé sur une tablette d’argile (au Liban), des cloches en bronze (en Chine)...