« le marketing permet de comprendre les utilisateurs finaux de l’information »

 

Récompensée aux Etats-Unis pour ses performances professionnelles, la responsable de la documentation de Publicis multiplie les projets liés à l’information documentaire.

Son agenda lui laisse peu de temps pour souffler. A ses activités de responsable de la documentationi chez Publicis, Marie-Madeleine Salmon a ajouté un rendez-vous à ne manquer pour rien au monde : rejoindre Dijon le samedi matin pour y donner des cours de communication publicitaire au sein de l’Institut universitaire professionnalisé d’ingénierie en documentation d’entreprise, réseaux et images (IUP-IDERI). Si elle est fidèle à cette occupation hebdomadaire, c’est qu’elle a retenu les leçons de deux de ses anciens professeurs, Eric de Grolier et Jean Meyriat, « des maîtres à penser des sciences de l’informationi ». Dans les années 1970 à Tours, ils lui transmirent une valeur essentielle, mêler études et vie professionnelle pour en tirer des bénéfices croisés. Elle transmet son savoir-faire accumulé au long d’une carrière développée dans le monde de la publicité.

de l’école au travail, logiquement

La vie professionnelle de Marie- Madeleine Salmon a commencé dès après un DUT et son embauche dans plusieurs agences. Mais, rapidement, elle éprouva un manque : « Après trois mois de travail, j’ai compris que je devais compléter ma formation initiale par une compétence en marketing. Cette discipline, nouvelle à l’époque, m’a beaucoup apporté ». Le passage par la très réputée université Dauphine lui ouvrit les portes de Publicis en 1983. Son double profil en sciences de l’information et en marketing a grandement facilité son intégration dans le groupe fondé par Marcel Bleustein-Blanchet. « Publicis est une société qui demande de la réactivité et de l’adaptabilité à ses collaborateurs. Ça me plaît beaucoup. Son organisation en cycles courts permet de coller aux demandes des clients. Depuis mon arrivée, j’ai réorganisé sept fois la documentation, désormais nommée Département information et knowledge. A chaque cycle, j’ai dû trouver de nouvelles solutions documentaires ».
 
quelques tours d’avance

Marie-Madeleine Salmon en est convaincue, certains outils du marketing devraient être enseignés aux professionnels de l’information car ils leur permettraient d’avoir « quelques tours d’avance ». Lectrice assidue de Philip Kotler, un prestigieux professeur de management, elle lui emprunte ses techniques de communication : « Pour toucher la bonne cible, il faut adopter une conduite méthodique. Ma démarche part des besoins des utilisateurs. Le marketing permet de comprendre les utilisateurs finaux de l’information ». Le cour de son métier consiste à envoyer la bonne information, au bon moment au bon destinataire. Pour cela, elle utilise de nombreux outils : Factiva « dont l’ergonomie est remarquable » (Marie-Madeleine Salmon a participé à son élaboration), Lexis Nexis, Pressed, Europresse, TNS Media Intelligence, Exalead, Copernic… et Google en dernier recours ! De son expérience, elle tire une leçon : « Le milieu de la documentation gagnerait à ce que les différents acteurs (professionnels, agrégateurs de presse et professeurs) travaillent ensemble. L’école française des sciences de l’information documentaire est excellente mais elle est trop parcellisée. De très bons professionnels travaillent seuls dans leur coin contrairement à leurs collègues aux Etats-Unis qui collaborent en pensant global. Mais cela commence à changer ».
 
professionnelle de l’année

Si Marie-Madeleine Salmon fait référence aux Etats-Unis, c’est qu’elle y a récemment connu une très forte émotion. La Special Libraries Association lui a décerné au mois de juin le prix European Information Professional of the Year pour son approche active des sources et solutions technologiques en matière d’information spécialisée. « J’ai mis deux mois avant de réaliser ce qui m’arrivait, l’annonce de ce prix m’a étourdie. Mon double profil a sans doute contribué à cette distinction. Je suis la première Française à recevoir ce prix... Publicis était très fière de moi ! » Cette reconnaissance outre- Atlantique va droit au coeur d’une femme qui multiplie en France et à l’étranger des conférences consacrées à la veille Intelligence économique.  ">i documentaire. Au mois de novembre, elle organisera la session française du salon Online Information 2006 à Londres. Elle y conduira un débat consacré aux techniques et pratiques du marketing dans la promotion de l’information. Marie-Madeleine Salmon profitera de son passage dans la capitale anglaise pour lancer un blogi bilingue dédié à la documentation et au marketing. Cette immersion dans la blogosphère la ravit à l’avance, quitte à dévorer le peu de temps libre qui lui reste.
 

Les podcasts d'Archimag
Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.