Quelle impulsion souhaitez-vous donner à votre mission à la tête du service interministériel des Archives de France?
«La dénomination du service donne déjà les axes majeurs de la politique que je souhaite mener et qui, à bien des égards, s’inscrit dans la poursuite de celle pratiquée par mon prédécesseur, Martine de Boisdeffre à qui je souhaite rendre un hommage appuyé. Le qualificatif d’interministériel, affirme la mission transversale qui nous est confiée, à savoir recueillir et organiser toutes les informations produites par les plus importantes administrations de l’État. Cette mission est indispensable à la bonne marche de nos institutions, elle est aussi garante des droits des citoyens et concourt à l’exercice de la démocratie. Enfin, la notion d’Archives de France rappelle toujours que les Archives sont, en France, constituées en un réseau dense et dynamique de services nationaux, régionaux, départementaux et communaux pour ne parler que du domaine qui est de ma compétence. Je souhaite, pour les années à venir, que la réussite de la création de Pierrefitte-sur-Seine soit aussi l’occasion de réaffirmer la dimension culturelle et rayonnante de l’ensemble des Archives partout en France. De ce point de vue, de la même façon que l’action internationale est essentielle à l’affirmation de notre pratique et expérience professionnelles hors des frontières, l’action territoriale est primordiale pour relayer la volonté du ministre de développer une culture pour chacun, une culture de proximité.
Le nouveau Service interministériel des Archives de France est-il doté de nouvelles attributions par rapport à l’ancienne direction des Archives de France?
Il se voit reconnaître de façon plus explicite son caractère interministériel. Son organisation traduit aussi l’ambition de travailler concurremment en direction des administrations et de tous les services producteurs d’archives, mais aussi pour les citoyens en proposant une véritable politique de diffusion et de valorisation des connaissances et des savoirs. Cependant – il en est de même pour un individu qui prend un emploi – une bonne part du périmètre et des attributions qui vous sont attribués évoluent aussi en fonction de la vision que vous avez de votre propre mission.
Lors de la disparition de la direction des Archives de France, des archivistes et des historiens ont déploré le « risque de balkanisation » des archives publiques. Que leur répondez-vous?
Hélas, Guy Braibant regrettait déjà une forme de « balkanisation » des archives tout comme Philippe Bélaval le fit aussi. Ce problème n’est donc pas nouveau et est sans rapport avec la mise en place de l’organisation actuelle. Si la direction des Archives de France n’est pas toujours parvenue à endiguer ce phénomène – souvent à cause d’arbitrages qui lui furent imposés par les pouvoirs politiques – je ferai tout mon possible pour que la direction générale des patrimoines et le service interministériel des Archives de France puissent exercer l’intégralité des missions qui leur sont confiées par la loi.