Face aux fermetures de bibliothèques, les associations professionnelles dénoncent "la destruction d'un savoir unique".
Une vingtaine de bibliothèques de ministères ont fermé leurs portes ces deux dernières années au Canada. Des fermetures qui s'ajoutent à de sévères restrictions budgétaires et à des désabonnements en masse. "L'avenir du réseau des bibliothèques scientifiques du gouvernement du Canada est menacé" s'alarment les associations professionnelles canadiennes.
La Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (CBPQ) et l'Union des écrivains du Québec (UNEQ) s'insurgent contre la décision du gouvernement fédéral de fermer les bibliothèques des ministères et lui demandent de "sauvegarder les contenus de ses centres de documentation dont la valeur est inestimable".
Les deux associations estiment que la numérisation des contenus n'est pas une fin en soi. A ce jour, 30 000 documents 660 000 répertoriés ont été numérisés. Elles soulignent que les bibliothécaires offrent un service personnalisé aux chercheurs et aux fonctionnaires. "Autant de gains de productivité qui disparaissent avec la fermeture des bibliothèques" ajoutent la CBPQ et l'UNEQ.
Les bibliothèques ministérielles ne sont pas les seules à souffrir des compressions budgétaires mises en place par le gouvernement fédéral canadien. Les bibliothèques de l'Université de Montréal ont récemment annoncé le désabonnement de 1 142 périodiques issus de la la collection Wiley Online Library. "Depuis 1986, le budget consacré aux périodiques dans les grandes universités nord-américaines a crû quatre fois plus vite que l’inflation. Ce rythme étant intenable à long terme, une crise était inévitable" souligne l'université de Montréal.