Animée par une brochette de fournisseurs de ce domaine, Jean-Charles Morisseau pour Diadeis, Pascal Wirth pour Bantec, Venceslas Cartier d'A2iA et, côté utilisateur Arnaud Beaufort de la BNF, cette conférence décrit dans le détail les problématiques tant techniques qu’économiques de la numérisation patrimoniale.
Techniquement, « les futurs appels d’offres incluront des clauses du 400 DPI et la couleur », confirme le représentant de la BNF. « Il ne sert à rien de dépasser ce nombre de DPI. L’œil humain ne peut distinguer de détails au-delà de 350 DPI à 25 centimètres », souligne Jean-Charles Morisseau pour Diadeis. Le but de dépasser ce nombre, monter à 3 000 DPI par exemple, est utile lorsqu’un support petit, telle une diapositive, a vocation à être imprimé en tant qu’affiche ».
Nouveau format
Les intervenants ont également décrit les formats techniques par le menu. D’abord en regrettant l’adoption limitée par les fabricants de scanners notamment et éditeurs du Jpeg 2000 en tant que format de sortie pour les images, « un format Iso qui ne génère pas d’erreur », insiste Jean-Charles Morisseau pour Diadeis.
Pour faciliter la diffusion, un nouveau format Mets/Alto pour les livres numérisés émerge. Ce dernier est destiné à faciliter la lecture, par exemple pour naviguer dans des journaux numériques en passant d’un bloc à l’autre. « Il est déjà adopté pour des ouvrages de la BNF passés en numériques, comme dans les bibliothèques nationales du Luxembourg et celle des Pays-Bas », décrit Arnaud Beaufort de la BNF. Globalement, le format Alto décrit les zones de texte, d’images, l’ordre de lecture, le type de bloc, publicité, météo, etc., dans le cas d’un journal, par exemple. Le format Mets inclut Alto et y ajoute des métadonnées techniques (qui a numérisé, quand, etc.), administratives et autres.
Eviter le gâchis
Sur le plan économique, les fournisseurs présents ont évoqué des pistes pour limiter les investissements publics dédiés à la numérisation des fonds patrimoniaux. Notamment en évitant de numériser les ouvrages en double quand ces derniers sont présents dans « plusieurs services d’archives départementales », explique Venceslas Cartier d’A2iA. Concernant les coûts, Arnaud Beaufort de la BNF rappelle que le Centre national du livre finance à hauteur de 3,4 millions d’euros par an le projet Gallica, soit une moyenne de 34 euros par ouvrage numérisé. Un prix qui pourrait baisser si la filière industrialise ses moyens de production. Arnaud Beaufort conclut cette conférence très suivie en mettant l’accent sur l’excellence technologique des fournisseurs de cette filière : « On a un Concorde entre les mains ».
Fan 2010 conférence - Produire le patrimoine numérique : enjeux et solutions
Conférence mercredi 15 septembre - 13h15 14 h 45 salle 2 DR