La BnF fera appel à des partenaires privés pour numériser ses collections

Vers un triplement des collections numérisées de Gallica Archimag

 

Le coût global des programmes de numérisation de la BnF pourrait atteindre 150 millions d'euros.

Le chantier de numérisation des collections de la Bibliothèque nationale de France sera ouvert aux prestataires privés. Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, Bruno Racine, président de la BnF, et René Ricol commissaire général à l'investissement , ont annoncé que "cet appel à partenariat est totalement ouvert , sans l'interdire à Google". Alors que le recours au secteur privé est vivement critiqué par une partie des bibliothécaires, Bruno Racine a souligné que l'exploitation des fichiers par les partenaires privés sera très encadrée tant du point de vue de la durée des conditions d'exclusivité que du respect des droits d'auteur.

Le coût global de ce programme de numérisation s'éleverait à environ 150 millions d'euros. A ce jour, la numérisation financée sur fonds publics par le budget de la BnF et par une subvention du Centre national du Livre atteint 7 millions d'euros par an depuis 2007. Selon la Bibliothèque nationale de France, le recours à des partenaires privés "permettrait de tripler le volume actuel de Gallica [la bibliothèque numérique de la BnF] en quelques années".

La BnF a identifié 12 corpus susceptibles d'être numérisés en partenariat avec des prestataires privés : le livre ancien de 1470 à 1700, la presse française de 1780 à 1940, les manuscrits médiévaux ou modernes, les partitions musicales , la photographie, le cinéma français des origines à la deuxième guerre mondiale...

La Bibliothèque nationale de France devrait par ailleurs créer avant la fin de l'année une filiale détenue à 100 % qui aura pour mission de conclure des accords de numérisation de ses collections. Baptisée "BNF-Partenariats", elle bénéficiera de l'appui du Fonds national pour la société numérique.

 

Les podcasts d'Archimag
Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.