Les universitaires canadiens lancent une campagne sur le web pour "sauver" les archives et les bibliothèques du pays.
Comme de nombreux pays, le Canada est à son tour confronté à de sévères restrictions budgétaires. Le financement de Bibliothèque et Archives Canada, l'organisme qui gère le patrimoine documentaire du pays, sera amputé de 7 millions de dollars canadiens (près de 5 millions d'euros) pour l'exercice 2011-2012. Son budget passera à 113 millions de dollars (80 millions d'euros) contre 120 millions de dollars (85 millions d'euros) l'année précédente. Une décision qui a provoqué la colère de l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université (ACPPU) qui critique "une restructuration mal conçue, le rétrécissement de son mandat et des restrictions budgétaires qui affaiblissent la possibilité donnée à BAC d'acquérir, de préserver et de mettre à la disposition du public le patrimoine documentaire intégral du Canada".
Les effets de ces compressions budgétaire se sont font déjà sentir selon Liam McGahern, président de l'Association de la librairie ancienne canadienne, qui déplore la disparition de documents historiques : "Les Canadiennes et Canadiens ont récemment perdu une série unique et irremplaçable de journaux retraçant l'histoire des pionniers et des peuples des Premières Nations du golfe du Saint-Laurent et de la côte du Labrador de la fin du 19e siècle. Ce n'est qu'un exemple parmi de nombreux autres". Selon James L. Turk, directeur général de l'ACPPU, ces pertes sont à mettre sur le compte de la réduction du nombre d'archivistes spécialistes et de bibliothécaires dans les institutions canadiennes.
L'ACPPU, qui revendique de parler au nom de 66 000 professeurs répartis dans 120 collèges et universités du Canada, a décidé de mener campagne tous azimuts sur le web avec le lancement d'un site , d'une page Facebook, et de comptes Twitter et LinkedIn. L'association demande, en particulier, que la loi portant sur les missions de Bibliothèque et Archives Canada précise clairement "l'obligation de conserver une collection complète du patrimoine documentaire du Canada".