Si les catalogues de bibliothèques sont de plus en plus numériques, leurs fonds sont encore essentiellement présentés sur des rayonnages. Élément fondamental du mobilier des médiathèques, leur marché présente une offre riche, mais qui se différencie sur des détails… ayant leur importance.
Dans le petit monde des prestataires en bibliothéconomie, les constructeurs de rayonnages se distinguent par leur ancienneté et leur longévité. Borgeaud Bibliothèque, par exemple, fut fondé en 1884, son concurrent Demco en 1905. Mais c’est là loin d’être la seule spécificité du marché très spécifique des rayonnages de bibliothèques. La quasitotalité de ses acteurs présentent une offre dépassant le cadre strict du rangement et de l’exposition des fonds, qui constitue sans doute un périmètre trop réduit pour qu’un constructeur s’y consacre exclusivement. Aménagement des espaces professionnels – accueil, centres de documentation, bureaux… –, armoires d’archives, mobilier, signalétique et accessoires constituent les autres produits commercialisés par ces sociétés.
Enfin, le marché n’est pas alimenté que par les constructeurs. La société Stouls, par exemple, est ainsi distributeur – non exclusif – du constructeur Tixit et ne propose que des rayonnages issus de ce fabricant. Les acteurs de ce marché se livrent une furieuse concurrence et chacun d’eux décline ses gammes de produits selon le design et les matériaux, eux-mêmes proposés en différentes apparences [voir tableau comparatif]. Sur quoi se joue la différence alors ?
esthétique, innovations et services font la différence
Les aspects esthétiques ont leur importance, ne serait-ce qu’en terme de marketing documentaire, mais ce ne sont pas là les seuls critères de choix. Il convient d’accorder une importance particulière à la pérennité du fournisseur et de ses collections. Il en va de la cohérence de l’ameublement – charte graphique de l’établissement en quelque sorte – farouchement remise en cause en cas de disparition d’un constructeur ou de l’arrêt de production de la gamme qui a été choisie. Enfin, certaines innovations peuvent faire la décision, comme la mise en place de panneaux acoustiques pour garnir les rayonnages. Proposé avec Syscolibrary, la dernière offre de Bruynzeel, ces caractéristiques antibruit peuvent se révéler hautement appréciables au sein de l’ambiance idéalement feutrée d’une bibliothèque. Les aspects de service en amont sont également susceptibles de faire la différence. Il est souvent préférable de bénéficier – ainsi que le proposent la majorité des fabricants – du déplacement préalablement à la vente d’un conseilleret de son analyse des besoins, l’offre commerciale qui suivra n’en sera que plus adaptée. D’autant plus qu’il s’agit avant tout d’organisation et d’aménagement de l’espace de la médiathèque : Il convient d’associer la question de l’acquisition du mobilier à celle plus globale de la cohérence architecturale.
Un dernier conseil pour finir : Comme pour tous les projets d’acquisition – voire tous les projets tout court – apporter le plus grand soin au cahier des charges constitue un prérequis indispensable. Ceci est d’autant plus vrai qu’en terme d’équipement, le diable se niche dans le détail – place pour d’éventuels fils électriques ou câbles informatiques…