Multifonctions, moindres coûts

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Face aux entreprises qui veulent réduire les coûts de production de documents, les constructeurs de multifonctions s’adaptent. Ils proposent de plus en plus de logiciels et de services avec leurs produits.

Les effets de la crise continuent de se faire durement sentir sur le marché de l’impression professionnelle. Selon Gartner, les ventes d’imprimantes, de photocopieuses et de multifonctions se sont effondrées de 17,8 % en volume en 2009 en Europe, en Afrique et au Moyen- Orient, avec 39,6 millions d’unités livrées, contre 48,2 millions un an plus tôt. En valeur, la chute est tout aussi spectaculaire : le chiffre d’affaires combiné a dégringolé de 21 % sur l’année, à 11,3 milliards de dollars, contre 14,4 milliards en 2008. Dans ce contexte pour le moins tendu, qui ne devrait pas s’améliorer cette année, les multifonctions A4 – imprimante, scanner, fax... – s’en tirent plutôt bien selon Gartner. Ils sont, avec les imprimantes couleurs, les seuls produits à avoir enregistré une croissance de leurs ventes, même légère. Et ils représentent aujourd’hui, d’après le cabinet, « les équipements préférés des entreprises pour répondre à des besoins d’impression partagées ». Celles-ci n’ont d’ailleurs que l’embarras du choix avant de faire leurs emplettes. De Canon à HP, en passant par Brother, Epson, Kyocera, Lexmark, Océ, OKI, Samsung ou encore Xerox, tous les grands acteurs de l’impression commercialisent désormais des multifonctions.

services et logiciels font la différence

Côté caractéristiques, les produits – facturés de 199 à 21 000 euros – se distinguent principalement par leur taille, A3 ou A4, le type d’impression, jet d’encre ou laser, et les logiciels embarqués. Certains, comme Kyocera, proposent leurs propres applications de gestion de documents (Kyoeasyprint) et d’administration des périphériques (Kmnetadmin). D’autres y ajoutent des logiciels de numérisation de partenaires (Scansoft de Nuance est proposé par Brother, par exemple) ou des connecteurs vers les grands progiciels documentaires – les connecteurs eCopy sont proposés en option par Canon. « Mais les produits et les logiciels ne sont pas l’essentiel », martèle Stéphane Mathias, directeur marketing distribution chez Xerox, qui a racheté fin 2009 la société de services américaine ACS pour 6,4 milliards de dollars. Depuis deux ans, rappelle-t-il, « les entreprises sont entrées dans une logique de réduction des coûts de la production de documents et il y a une très forte pression à la baisse sur les prix. Elles veulent davantage de fonctionnalités associées ». D’où la nécessité pour un fabricant comme Xerox de se renforcer dans les services et d’intégrer le multifonction dans un processus métier. C’est notamment l’objet de la plate-forme logicielle EIP (extended integration platform) du groupe, qui sert à relier l’équipement aux progiciels de l’entreprise pour offrir des gains de productivité à moindre coût. « L’équipement est banalisé », renchérit de son côté Marc Calliot, directeur marketing Office de Xerox. « Ce qui compte ce n’est plus vraiment le produit en lui-même mais la capacité du fournisseur à offrir des services autour ». Un message qui semble aussi avoir été entendu par Canon, grand concurrent de Xerox. Lequel a lancé fin 2009 une offre de rachat sur le néerlandais Océ et s’est allié à HP pour proposer aux entreprises de nouvelles solutions globales, associant des services – de traitement des flux documentaires, par exemple – et des équipements.

 

 

Les podcasts d'Archimag
Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.