Pour la quasi-totalité des éditeurs français, le numérique ne porte pas préjudice aux ventes du papier.
Le mouvement vers le numérique est désormais bien amorcé chez les éditeurs français. Deux tiers d’entre eux (65,2 %) disposent aujourd’hui d’une offre de livres numériques. Quant à ceux qui ne proposent pas encore d’offre dématérialisée, ils sont plus de la moitié (57,2 %) à prévoir d’en développer une.
Selon une étude réalisée par le cabinet KPMG, le volume des ventes numériques est proportionnel à la taille des maisons d’édition. Ainsi, les éditeurs dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 millions d’euros enregistrent un montant annuel de ventes numériques qui dépasse les 3 millions d’euros. Pour les plus petites maisons, le montant annuel des ventes numériques est majoritairement compris entre 10 000 et 100 000 euros.
L’étude KPMG souligne un point important : pour 97,1 % des éditeurs, l’offre numérique ne porte pas préjudice aux ventes des éditions papier. Seulement 2,3 % d’entre considèrent qu’elle « cannibalise » leur chiffre d’affaires papier. Le numérique est très largement considéré comme une source de revenus supplémentaires.
La littérature en tête
Du côté des secteurs éditoriaux les plus avancés dans la transition numérique, trois domaines arrivent en tête : la littérature, la jeunesse et le scolaire. En revanche, le domaine des livres d’art avance plus prudemment.
Ce sont les livres les plus récents (œuvres de moins de 5 ans) qui constituent la part la plus importante des catalogues numériques des éditeurs (78,4 %). Les fonds plus anciens ne représentent que 21,6 % de l’offre numérique des éditeurs.
Mais le marché du livre numérique rencontre également des obstacles. Les éditeurs pointent en particulier le problème de l’obtention des droits numériques et les coûts générés par le passage au numérique. Les deux-tiers des éditeurs choisissent ainsi d’externaliser la réalisation de leurs livres numériques.
L’étude KPMG a été réalisée, de novembre 2013 à janvier 2014, sur la base de 56 questionnaires remplis par 51 éditeurs indépendants et 5 groupes. Ce questionnaire avait été envoyé à 138 maisons d’édition.