L'entente sur les prix est une pratique dont le consommateur sort rarement gagnant.
"Nous sommes déçus que le tribunal n’ait pas reconnu l’innovation et le choix que l’iBooks Store a apporté aux consommateurs". C'est ainsi qu'un porte-parole d'Apple aurait réagi à l'énoncé du jugement de la Cour d'appel fédérale de New York déclarant la marque à la pomme coupable d'avoir violé la législation antitrust. Cette décision de justice confirme en effet qu'Apple se serait bien entendu avec différentes maisons d'édition afin de fixer contractuellement les prix des livres électroniques vendus sur l'iBooks Store.
Le contexte
Cette décision de justice fait suite à une plainte déposée contre Apple en 2011 aux Etats-Unis concernant une possible entente avec cinq grandes maisons d'édition (Hachette Book Group, HarperCollins Publishers, Macmillan, Penguin Group et Simon & Schuster) afin de concurrencer Amazon. Dans le cadre d'un règlement à l'amiable, les éditeurs avaient accepté de verser 166 millions de dollars, tandis qu'Apple devait de son côté en débourser 450 millions. La firme avait aussitôt fait appel, mais sa culpabilité se trouve donc aujourd'hui confirmée.
Pourquoi ses clients d'Apple se sont-ils fait avoir ?
Concrètement, les consommateurs auraient été obligés de payer leurs ebooks plus chers que sur d'autres plateformes comparables. Des emails échangés entre Steve Jobs et des éditeurs, produits au dossier par le département américain de la Justice, le prouvent : dans l'un d'entre eux, l'ancien patron d'Apple aurait notamment proposé un accord à un éditeur stipulant que ses livres seraient vendus sur l'iBooks Store si leurs prix s'échelonnaient entre 12,99 et 14,99 dollars (contre 9,99 dollars sur Amazon).
Déni ?
Apple est donc condamné à verser 400 millions de dollars d'indemnisation aux consommateurs floués et 50 millions de dollars afin de couvrir les frais de justice des plaignants. 450 millions de dollars qui auraient, semble-t-il, du mal à passer pour Apple qui s'est empressé de contester la décision de justice : "Apple n'a pas conspiré pour fixer le prix des e-books et ce jugement ne change rien aux faits".