Article réservé aux abonnés Archimag.com

Réalité augmentée : un nouveau regard sur le patrimoine

  • realite_augmentee.jpg

    La réalité augmentée a-t-elle sa place dans le milieu de l’information-documentation ? (crédit : Fotolia)
  • La réalité augmentée n’a pas besoin de s’appliquer à elle-même pour montrer qu’elle existe ! Sur le terrain, les exemples sont de plus en plus nombreux où lieux, documents, objets ou services sont mis en valeur grâce à elle, offrant un accès d’un type nouveau aux utilisateurs. Thomas Chaimbault-Petitjean (Enssib) explique son intérêt et délivre conseils et avertissements pour sa mise en œuvre. Reportages au musée de la Grande Guerre, aux archives municipales de Bordeaux et de Marseille, et à la bibliothèque de la Cité des sciences et de l’industrie.

    Sommaire du dossier :

    C’est l’un des plus beaux sites naturels de France. Dans les Hautes-Pyrénées, la vallée de Batsurguère se visite habituellement avec une bonne paire de souliers et un sac à dos. Mais depuis le mois de septembre dernier, elle se parcourt également avec un smartphone ou une tablette. L’application "Balade en vallée de Batsurguère" (cliquez-ici pour télécharger l'application pour Android. L'application iOS est en cours de finalisation et sera disponible prochainement) permet à l’utilisateur de découvrir la région sous un angle inédit grâce à sa technologie de réalité augmentée géolocalisée. Sur l’écran du téléphone viennent se superposer des photographies anciennes, mais aussi la parole des habitants et même une « machine à remonter le temps » qui redonne vie à ce qui a disparu. Les fonctionnalités de réalité augmentée de l’application offrent également une vision panoramique à 360 degrés et une table d’orientation virtuelle.

    Cette application, développée par l’agence Camineo, a été élaborée grâce à l’apport des communes de la communauté de Batsurguère et du service d’Archives départementales des Hautes-Pyrénées. « À partir d’un travail de recherche sur les archives et d’une collecte de témoignages 

    auprès des habitants, un processus créatif artistique a été développé afin d’apporter une restitution contemporaine de l’histoire et de l’archive sous la forme d’une pièce sonore », soulignent les concepteurs de l’application. Résultat : le patrimoine documentaire du département connaît une deuxième vie grâce à la réalité augmentée géolocalisée.

    Valorisation du patrimoine 

    Cette expérience de valorisation du document est encore marginale en France et dans le monde. Mais les musées, les bibliothèques et les services d’archives commencent à s’y intéresser de près. Car la réalité augmentée se prête bien à la valorisation du patrimoine. "Nous pouvons parfaitement animer des images et des documents afin de créer une enquête ou une énigme dans une bibliothèque ou un service d’archives", souligne Gaël Leray, chargée du développement commercial de Furet Company, une agence spécialisée dans la réalité augmentée animée. À son actif le château de Versailles, le Louvre Abou Dhabi, la Cité de l’architecture... À Versailles par exemple, le visiteur peut ainsi au gré de sa visite du château rencontrer des personnages d’époque comme un valet ou résoudre une énigme en visant une statue avec son smartphone ou sa tablette.

    "Ce type de réalité augmentée n’est pas un simple ajout d’information sur une œuvre. Il s’agit d’une réalité augmentée animée qui permet au visiteur de devenir acteur. Par rapport aux traditionnels audioguides qui ennuient les enfants, ces outils innovants permettent de tenir le visiteur en haleine tout au long de son parcours. Et sans que cela devienne un QCM (questionnaire à choix multiple) permanent !", estime Gaël Leray.

    La médiation, un passage incontournable

    La réalité augmentée a-t-elle sa place dans le milieu de l’information-documentation ? "Oui", estime Thomas Chaimbault-Petitjean, responsable de la formation initiale des élèves fonctionnaires à l’Enssib : "Il ne faut pas hésiter à essayer, à expérimenter et à mettre les mains dans le cambouis !" Mais il conseille également de respecter quelques bonnes pratiques notamment l’accompagnement des agents et du public (voir entretien). 

    Comme lui, d’autres professionnels de l’information-documentation rappellent l’importance de la médiation en direction des usagers. Tous sont d’accord sur un point : la réalité augmentée ne doit pas être utilisée pour ce qu’elle est, mais pour les services qu’elle peut apporter aux usagers. Le monde de l’information documentaire se doit donc d’y réfléchir maintenant avant de monter dans le train de la réalité augmentée.

    Cet article vous intéresse? Retrouvez-le en intégralité dans le magazine Archimag !
    La réalité augmentée n’a pas besoin de s’appliquer à elle-même pour montrer qu’elle existe ! Sur le terrain, les exemples sont de plus en plus nombreux où lieux, documents, objets sont mis en valeur grâce à elle, offrant un accès d’un type nouveau aux utilisateurs.
    Acheter ce numéro  ou  Abonnez-vous
    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.
    Publicité

    sponsoring_display_archimag_episode_6.gif