Sommaire du dossier :
- Information professionnelle : je t'aime, moi non plus
- Entre BU et fournisseurs d'information, "les relations s'améliorent", selon Emmanuelle Sordet
- Information professionnelle : les éditeurs face au défi du numérique
- Information professionnelle : progrès du libre accès à l'étranger
- Agrégateurs de presse et agences d'abonnement : les attentes des clients ont changé
- Pierre-Carl Langlais : "Il est impératif de faire émerger un écosystème de libre accès !"
Rencontre avec un agrégateur de presse, l'Argus de la presse, et une agence d'abonnement, Prenax, qui témoignent tout deux du virage numérique pris par leur entreprise.
L'Argus de la presse
Questions à Didier Chevalier, directeur de la stratégie et du développement de L'Argus de la presse
La révolution numérique a-t-elle bouleversé votre stratégie ?
Nos clients ont été les premiers concernés par cette révolution numérique et leurs usages ont évolué au point que nous ne parlons aujourd'hui plus de « relations presse », mais de « relations aux publics ». Pour les accompagner dans leurs enjeux de réputation et d’image, nous avons redéployé une offre complète de services de veille et d’analyse, réalisé des investissements importants dans les technologies de traitement de l’information, et avons intégré de nouveaux savoir-faire dans le traitement et l’analyse de l’information, plus particulièrement dans le domaine linguistique et la data analyse.
Quelles sont ces nouvelles offres de service de veille et d'analyse ?
L’Argus de la presse s’est repositionné naturellement comme un acteur de l’intelligence économique, c’est-à-dire qui collecte, traite et diffuse l’information utile aux acteurs économiques, en vue de son exploitation.
Nos clients ont besoin de maîtriser leur image, et qui plus est en cohérence avec leur stratégie de développement. C’est sur ce postulat que nous nous sommes organisés en trois métiers :
- un pôle « media intelligence », qui sert les enjeux d’influence et de réputation par des contenus, des influenceurs, et une gamme de portails et de services ;
- un pôle « media et publics insights », pour aider nos clients dans leur stratégie de communication et la détection d’opportunités ;
- enfin, les stratégies de communication servant des stratégies de développement, et s’en nourrissant également, un pôle « market intelligence », qui apporte à nos clients cet éclairage complémentaire essentiel.
Que pensez-vous du projet de loi sur le numérique, et plus précisément de l'article 17 qui prévoit le « libre accès aux publications scientifiques de la recherche publique » ?
L'open access et le projet de loi sur le numérique vont contribuer à faciliter un usage déjà effectif à l'Argus de la presse. En effet, le libre accès aux publications scientifiques de la recherche publique répond à certains besoins en termes de veille technologique et concurrentielle nécessitant d'identifier pour le compte de nos clients des informations sur des travaux de recherche aboutis.
Prenax
Questions à Jérôme Conquet, président de Prenax
La révolution numérique a-t-elle bouleversé votre stratégie ?
Le numérique a changé les attentes de certains de nos clients, qui peuvent décider du jour au lendemain d'abandonner la version papier de leur magazine pour le lire sur tablette. De notre côté, le service fourni varie peu, car ce qui compte d'abord pour nos clients est que nous soyons efficaces dans l'accès aux contenus, que ce soit sous la forme papier ou par l'intermédiaire d'un accès internet. Nous tenons donc à leur fournir ce service de qualité grâce à des outils tels que notre portail AtoZ, dont nous allons sortir une nouvelle version prochainement, et qui liste pour chaque client donné l'ensemble des liens lui permettant d'accéder aux contenus en ligne commandés via Prenax.
Les offres papier couplées à du contenu numérique constituent aujourd'hui plus de la moitié de nos contrats. Le papier, seul, représente 27 % de ce que l'on facture et le numérique 20 %. L'évolution que nous observons est néanmoins très lente puisque le papier ne représentait déjà plus que 50 % de nos contrats en 2009. Le papier fait de la résistance.
Selon vous, le numérique aurait donc peu bouleversé votre façon de travailler ?
Pas tout à fait. Là où nous avons véritablement bousculé nos anciennes pratiques, c'est surtout dans le workflow, au niveau de la dématérialisation de la prise de commande et de la facturation ; ce que nous appelons l’e-procurement. Nous le pratiquons de plus en plus, car nous maîtrisons totalement ce savoir-faire qui nous distingue des autres agences d'abonnement. Notre rapidité et notre efficacité profitent à nos clients, qui gagnent ensuite eux-mêmes en productivité.
Prenax vient de racheter l'entreprise Lavoisier. Est-ce une nouvelle stratégie ?
Le rachat de Lavoisier correspond à une stratégie d'opportunité consistant à racheter des concurrents quand cela est possible. La croissance extérieure fait partie de notre stratégie à condition de trouver des concurrents que l'on juge capables de correspondre à notre manière de faire du business.