La bibliothèque de l’université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis propose aux étudiants une offre vidéo mêlant fictions et documentaires. Si le DVD reste le support le plus emprunté, la VOD permet la diffusion d’une production réalisée en interne.
Sommaire du dossier :
- Vidéo en bibliothèque : quelles offres pour quels usages ?
- Streaming, VOD, DVD... quels modes de diffusion et quels formats pour la vidéo en bibliothèque ?
- Vidéo : quelles sont les trois offres incontournables de VOD pour les bibliothèques ?
- Zoom sur l'offre vidéo de la bibliothèque universitaire de Paris 8
- La VOD victime de son succès dans les médiathèques de Rennes
- Entrez dans les coulisses des bibliothèques productrices de vidéos !
Avec près de 24 000 étudiants, l’université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis voit les choses en grand. Notamment sa bibliothèque qui propose une offre documentaire composée de ressources hétérogènes. La composante audiovisuelle compte environ 10 000 DVD (dont 7 500 fictions), près d’un millier de cassettes VHS et une offre VOD qui a été lancée au mois de novembre 2016.
"Les DVD demeurent à ce jour le support le plus demandé par les usagers", constate Emmanuelle Sruh, responsable du secteur cinéma et de la mission audiovisuelle de la bibliothèque de Paris 8 ; "nous recensons en moyenne 22 000 prêts de DVD par an ce qui représente 13 % de la totalité des prêts enregistrés par la bibliothèque".
À ces prêts, il faut ajouter 5 500 consultations réalisées sur place dans l’espace audiovisuel situé au cœur de la bibliothèque (14 postes de consultation de DVD, Blu-ray, cassettes vidéo VHS et CD).
Afin de maintenir un certain niveau de qualité éditoriale, un budget d’acquisition de 35 000 euros par an est consacré à l’achat de nouveaux DVD.
Morcellement de l’offre VOD
Comme de nombreux établissements, la bibliothèque universitaire de Paris 8 a misé sur la VOD pour coller aux usages contemporains de la consultation des vidéos.
Les usagers peuvent choisir parmi 900 films (50 % de fictions, 50 % de documentaires) et les visionner à domicile dans une limite de cinq heures par semaine. Les titres les plus consultés peuvent faire l’objet de 25 à 30 connexions en un mois.
Le palmarès fait apparaître une majorité de fictions : "À nos amours" et "Sous le soleil de Satan" de Maurice Pialat, "8 ½" de Federico Fellini, "Jimmy P. : psychothérapie d’un indien des plaines" d’Arnaud Despleschin, "Jeune et jolie" de François Ozon, et le documentaire "Au bonheur des riches" d’Antoine Roux.
Si la vidéo à la demande ne manque pas d’atouts, elle n’en pose pas moins un certain nombre de problèmes :
"Contrairement à l’offre musicale dématérialisée qui couvre quasiment tous les domaines de la musique, l’offre VOD est plus limitée", explique Iegor Groudiev, directeur de la bibliothèque de l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis ; "il existe un morcellement entre les offres grand public et le cinéma d’auteur. Il est difficile de trouver un fournisseur qui propose d’acheter titre par titre".
Octaviana : une production réalisée en interne
Cette offre VOD n’est pas un simple robinet à vidéo pour l’université de Paris 8. Outre le catalogue des opérateurs, on peut y trouver une production originale : celle des étudiants. Plusieurs dizaines de films réalisés par la communauté étudiante du département cinéma sont ainsi mis à disposition des usagers sur la bibliothèque numérique Octaviana.
Cette plateforme a vocation à diffuser un riche patrimoine documentaire multimédia : la version numérique des colloques organisés par l’université, des fonds de travaux universitaires, les affiches numérisées de mai 68, des archives, des photographies… et des vidéos réalisées à l’occasion de colloques, séminaires, journées d’étude…
Pour mener à bien toutes ces activités, la mission audiovisuelle de la BU compte quatre bibliothécaires sur une totalité de 90 agents. Leurs tâches se partagent entre acquisitions, éditorialisation des contenus sur Octaviana, maintenance technique… La valorisation des collections audiovisuelles passe par un ajustement permanent : faut-il présenter les DVD à proximité des imprimés ? Ou bien sur des présentoirs isolés ? Comment valoriser l’offre VOD qui n’est pas signalée dans le catalogue ?
À ces questions, les bibliothécaires ont répondu en testant plusieurs types de présentation pour faciliter la rencontre entre usagers et offre vidéo. Il a également fallu mettre en place un programme de communication pour signaler la VOD. Et comme dans toutes les bibliothèques de France, les suggestions sont prises en considération.