Le livre numérique n'aura pas été le cataclysme redouté par certains éditeurs mais son usage se répand progressivement en France. Selon l'édition 2021 du Baromètre du numérique, 17% des personnes interrogées disent lire des livres au format numérique alors qu'elles n'étaient que 8% en 2015.
Ce doublement s'explique en partie par les restrictions de déplacement dues à la pandémie de Covid-19 : "le rapport aux livres et à la presse (…) été chahuté pendant la pandémie" précise le Credoc ; "lors du premier confinement, par exemple, librairies et bibliothèques ont fermé, nourrissant une envie qui semble avoir abouti, à l’été, à une ruée vers ces établissements. Les librairies, d’ailleurs, ont depuis été classées dans la catégorie des commerces essentiels".
Une pratique qui s'accroît avec le niveau d'étude
D'autres facteurs jouent en faveur des liseuses notamment le prix des liseuses (et des tablettes) qui est désormais à la portée de plus nombreux lecteurs. Il est aujourd'hui possible d'acquérir un équipement pour environ 100 euros, parfois moins. Sans oublier l'offre éditoriale proposée gratuitement par les bibliothèques et l'augmentation des titres commercialisés sur les plateformes de téléchargement à prix plus accessible que le livre physique.
Plus surprenant, la lecture qui est habituellement une pratique plus répandue chez les femmes que chez les hommes devient plus masculine lorsqu'il s'agit de lire au format numérique (38% contre 34%). Le Baromètre du numérique souligne également le lien entre niveau de diplôme et lecture numérique : "l’appétence pour les livres numériques progresse régulièrement avec le niveau de diplôme, générant des écarts importants". 47% des diplômés du supérieur sont des lecteurs ou de futurs lecteurs de livres numériques, alors que seulement 22% des non diplômés se disent intéressés.