A l’Institut Niels Bohr, de l’Université de Copenhague se cache une bibliothèque un peu spéciale. De la glace ! Voici ce qu’on trouve au sein des rayonnages de l’établissement :
25 km de carottes de glace collectées principalement au Groenland et renfermant les secrets des variations climatiques aidant les scientifiques à comprendre ces changements.
Un patrimoine précieux
L’Institut Niels Bohr ne stocke pas de la glace ordinaire. Ces échantillons givrés sont d'autant plus exceptionnels car il ne s'agit pas d'eau gelée mais de neige compressée : "L'air entre les flocons de neige est emprisonné sous forme de bulles et cet air a le même âge que la glace", explique Jørgen Peder Steffensen à l’AFP, professeur de glaciologie à l'Université de Copenhague.
Pour bien entretenir ce patrimoine millénaire, la salle de conservation se situe autour des -30°C, où presque 40 000 carottes de glace sont préservées. "Ce que nous avons dans ces archives, c'est le changement climatique dès la Préhistoire, nous avons un relevé des activités de l'homme au cours des 10 000 dernières années", décrit Jørgen Peder Steffensen à l'AFP.
Comprendre le changement climatique
C’est un travail de tous les jours qu’entreprennent Jørgen Peder Steffensen et son équipe de chercheurs. Les carottes de glace les plus récentes remontent à l’été dernier lorsque les scientifiques sont parvenus à atteindre la roche mère dans l'est du Groenland, à plus de 2,6 kilomètres de profondeur ! Ce dernier arrivage recèle des extraits d'il y a plus de 120 000 ans, datant de la dernière période interglaciaire.
Grâce à cela, ces nouveaux fragments pourraient permettre aux scientifiques de comprendre l’élévation du niveau de la mer. De son côté, Jørgen Peder Steffensen espère pouvoir prédire le niveau de la mer dans 100 ans avec une marge d’erreur de 15 centimètres. Une grande amélioration par rapport aux 70 centimètres actuels.