"Documenter le 7 octobre et ses conséquences", tel est le chantier auquel va se consacrer la Bibliothèque nationale d'Israël. "Deux jours après le 7 octobre, lorsque nous nous sommes remis du choc initial et que nous avons compris l'énormité de la catastrophe qui s'était abattue sur ce pays, nous avons commencé à collecter des documents" explique Raquel Ukeles, directrice des collections de la Bibliothèque nationale d'Israël.
Cette collecte porte sur tous les supports (physiques et numériques) en relation avec les attaques du Hamas : vidéos, messages sur les réseaux sociaux, photographies, journaux intimes, témoignages oraux... Autant de documents qui ne seront publiés qu'avec l'autorisation des donateurs. "L'objectif est de créer une grande base de données nationale et d'en autoriser progressivement l'accès" explique l'institution ; "il est important que la documentation que nous recevons soit accompagnée d'un maximum d'informations (métadonnées) afin que nous puissions déterminer l'accès approprié au matériel à l'avenir."
60 téraoctets de fichiers
La Bibliothèque nationale d'Israël a dans un premier temps recueilli 200 000 vidéos. Au total, elle prévoit de collecter, analyser et archiver 60 téraoctets de fichiers selon l'Agence France Presse. Ce corpus documentaire sera ensuite injecté dans "une base de données de la mémoire".
Outre la collecte, la principale bibliothèque israélienne réalise également des enregistrements vidéos auprès de témoins directs des attaques. Ces vidéos sont mises à disposition des internautes via la chaîne YouTube de l'institution.
Ces deux projets de collecte et de recueil de témoignages peuvent être rapprochées de celles qui avaient été entreprises en France après les attentats islamistes de 2015. Les Archives municipales de Paris avaient ainsi collecté et numérisé près de 8 000 documents déposés par les Parisiens aux abords des sites touchés par les attaques. Dans le même temps, le programme "13-Novembre" s'était donné pour objectif de recueillir les témoignages, sous forme d'entretiens vidéos, de 1 000 personnes touchées de près ou de loin par les attentats du 13 novembre 2015 contre le Bataclan et les cafés parisiens.