CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°372
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Malgré un contexte international et économique morose, le numérique reste un secteur dynamique, notamment stimulé par l’essor de l’intelligence artificielle (IA) générative, qualifiée de "nouvelle révolution industrielle" : pour 2024, Numeum prévoit une croissance du marché du numérique français de 5,8 %, ce qui le porterait à 70 milliards d’euros.
IA générative
Selon Numeum, 66 % des acteurs du numérique voient en l’IA une source d’opportunités d’amélioration et de business et 73 % des éditeurs et plateformes affirment avoir déjà mis en place ou prévoient d’utiliser l’IA générative pour leurs offres et solutions.
Beaucoup l’ont compris : la démocratisation de l’accès à l’IA générative au sein des entreprises permet d’automatiser un grand nombre de tâches, de stimuler la productivité, de réduire les coûts et d’offrir de nouvelles opportunités de croissance.
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Les cas d’usage sont tellement variés que tous les secteurs peuvent en bénéficier : des LLM (grands modèles de langage) se développent dans la santé (réduction des erreurs de diagnostic), dans le secteur financier (analyse de données, génération de rapports ou de prévisions, informations boursières en temps réel), dans l’éducation (apprentissage personnalisé) et bien sûr dans l’informatique (assistance au codage) et même dans la gestion de l’information (voir la conférence plénière du 20 mars).
Cybersécurité
L’année 2023 a constitué un tournant dans la compréhension et la réponse aux cybermenaces, avec des évolutions concernant la fréquence et la sophistication des attaques. L’Anssi met en lumière une répartition préoccupante de leurs cibles : les entreprises sont les plus touchées (69 %), suivies par les collectivités territoriales (20 %) et les établissements de santé (11 %).
Notons que 2024 sera marquée par des directives liées à la cybersécurité contraignantes pour les entreprises (NIS 2, Cyber Resilience Act, Digital Operational Resilience Act) et qu’elle pourrait voir apparaître de nouvelles menaces liées à l’essor de l’IA générative (personnalisation des attaques, empoisonnement des données de l’IA…).
Heureusement, des systèmes de défense basés sur l’IA capables de détecter des modèles anormaux et de réagir en temps réel aux menaces vont se développer parallèlement.
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Identité numérique
En France, l’Assemblée nationale a adopté un amendement en octobre dernier fixant à l’État l’objectif que 100 % des Français puissent avoir accès à une identité numérique gratuite d’ici 2027. Cette thématique sera au centre des préoccupations en 2024, non seulement en termes de commodité, mais aussi de sécurité et de confidentialité.
L’actualité est riche (portefeuille numérique européen, carte d’identité numérique dématérialisée sur smartphone en France, etc.) et nous y avons consacré un dossier prospectif dans notre numéro de février.
Les technologies liées à l’authentification et la vérification de l’identité à distance font de grands progrès, notamment en ce qui concerne la reconnaissance faciale et la biométrie, l’IA et le deep learning et la blockchain. On parle même de nouveaux systèmes d’authentification qui offrent une couche supplémentaire de sécurité en analysant les modèles de comportement des utilisateurs.
Travail hybride et outils collaboratifs
Forrester prévoit que l’Europe dépassera les États-Unis en matière de travail flexible en 2024, avec 40 % des Européens en moyenne travaillant à distance au moins une partie du temps. Selon les statistiques de l’Insee, près de la moitié des entreprises françaises (47 %) ont déjà intégré le télétravail, même de manière partielle en 2023.
Les outils collaboratifs ont donc plus que jamais la cote dans les organisations, et cela se poursuivra en 2024 : outils de visioconférence, plateformes de gestion de projet, outils de gestion et de partage de documents, digital workplaces, solutions de sécurité informatique…
Une attention particulière doit être portée aux outils d’IA générative : Forrester prédit qu’en 2024, 60 % des travailleurs utiliseront leur propre IA pour effectuer leur travail. Ce phénomène, baptisé "l’IA clandestine", peut poser de sérieux problèmes en matière de réglementation, de confidentialité et de sécurité.
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Digitalisation responsable
Une nouvelle alerte a été lancée il y a quelques mois par l’Ademe et l’Arcep : si rien n’est fait pour réduire l’empreinte environnementale du numérique, le trafic de données pourrait être multiplié par 6 en 2030 et l’empreinte carbone du secteur pourrait tripler entre 2020 et 2050. Heureusement, la combinaison de mesures de sobriété et d’écoconception permettrait de réduire considérablement cet impact.
Face à la généralisation de cette prise de conscience, Gartner prévoit que 25 % des DSI verront leur rémunération indexée sur leur impact technologique durable d’ici 2027.
Cette tendance est selon nous tellement importante que nous lui avons consacré un guide pratique : adapté aux problématiques de nos domaines, "Digitalisation responsable : la marche à suivre" explore tous les leviers exploitables dans votre organisation et comporte des méthodes concrètes et des témoignages inspirants.
Cloud
Compte tenu de l’augmentation du coût de l’énergie et de la tendance à la diminution des émissions de carbone, certains experts prédisent que les entreprises pourraient challenger leur fournisseur en 2024 et envisager des options de stockage plus rentables et plus durables.
Autre tendance, cette fois-ci identifiée par Gartner : l’essor des plateformes cloud industrielles (ou ICP pour Industry Cloud Platforms). En plus de proposer une infrastructure de cloud robuste et évolutive, elles offrent aussi des fonctionnalités et des services dédiés aux entreprises de secteurs spécifiques, comme la santé, la finance, ou la logistique (outils d’analyse de données, plateformes de gestion de la chaîne d’approvisionnement, solutions de sécurité spécifiques, applications métiers personnalisées, etc.).
Lire aussi : Cloud souverain : quelle solution choisir en 2024 ?
Selon Gartner, près de 40 % des entreprises ont déjà envisagé l’adoption d’une plateforme cloud industrielle et 15 % d’entre elles sont déjà engagées dans un projet pilote.
Data
Sans bonnes data, pas d’IA ! En 2024, l’un des grands défis pour les entreprises en matière de data reste l’exploitation de leurs données non structurées, qui ne cessent de croître de façon exponentielle, au point que certains analystes les évaluent à 90 % des données d’entreprise.
C’est pourquoi les tendances de fond en matière d’architectures et d’exploitation de données d’entreprises restent le data fabric et le data mesh : avec elles, le SI évolue vers un système complexe, intelligent, plus autonome et capable d’analyser et d’exploiter de vastes ensembles de données pour une meilleure prise de décision.
