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Sur son profil LinkedIn, sa fonction est rédigée en anglais : « Head of Archives and History at BNP Paribas ». Un peu par tropisme britannique, mais aussi et surtout parce que BNP Paribas compte 65 implantations à travers le monde et l’anglais est parfois la langue de travail commune aux 190 000 collaborateurs du groupe bancaire.
Sa page personnelle sur le site de l’École nationale des chartes, quant à elle, précise que Marie Laperdrix est archiviste paléographe et conservatrice du patrimoine. Et le déroulé de sa (jeune) carrière montre une certaine continuité : responsable du service des archives électroniques des Archives nationales (2011-2013), puis cheffe du Service des archives des ministères économiques et financiers (2014-2020). Avant de rejoindre BNP Paribas en 2021.
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« Il y a en effet une logique dans ce parcours parmi les archives économiques et financières », explique Marie Laperdrix. « Ma thèse à l’École des chartes portait déjà sur l’histoire fiscale et était intitulée “Asseoir l’autorité monarchique par l’impôt au sortir des guerres de Religion : la fiscalité en Normandie (1585 – 1610)”. Et pour une banque qui vient de fêter son bicentenaire, les archives reflètent tout ce qui fait l’ADN de BNP Paribas aujourd’hui. Explorer ce patrimoine, c’est explorer 200 ans de l’histoire économique et financière sur cinq continents ».
Paléographie, diplomatique, et histoire des manuscrits
De son enfance normande, elle garde le souvenir de nombreuses visites dans les musées avec ses parents et de son premier dossier documentaire réalisé à l’école primaire, consacré aux pyramides et aux mastabas.
Quelques années plus tard, elle rejoint le prestigieux lycée Chateaubriand de Rennes et intègre une classe préparatoire avant d’affronter le redoutable concours d’entrée des chartes.
Invitée à plancher sur le thème des « villes et des campagnes au XXe siècle », elle s’en sort avec brio et découvre les disciplines rigoureuses de l’école : la paléographie, la diplomatique, l’histoire des manuscrits et du livre, les médias contemporains… « Il s’agit d’un enseignement très exigeant, mais très formateur que l’on suit dans un environnement privilégié. »
Son premier poste la mène en 2011 à Fontainebleau sur le site des Archives nationales (aujourd’hui fermé) au département archivage électronique et archives audiovisuelles. Elle participe également au développement du programme Vitam comme cheffe de projet.
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Trois ans plus tard, Marie Laperdrix prend la tête du service des archives économiques et financières au sein du ministère de l’Économie et des Finances, à Bercy. Sa feuille de route est chargée : piloter et mettre en œuvre la politique d’archivage du ministère et assurer le déploiement de l’archivage numérique au sein de l’administration centrale des ministères et de ses 96 directions et services autonomes.
« Sans oublier la mise à disposition de nos archives qui sont de plus en plus consultées par les économistes et les historiens. Thomas Piketty a abondamment puisé dans nos fonds pour écrire ses livres. Et je me réjouis de voir de plus en plus de chercheurs dans nos salles de lecture, aussi bien à Bercy qu’au sein de BNP Paribas ».
Retour sur les bancs de l’école
Sa vie est désormais partagée entre Paris et Dinan. Dans la capitale, outre ses fonctions au sein de la banque, elle dispense des cours à l’Institut national du patrimoine, à l’École nationale des chartes et à l’Université de Paris-Dauphine. Et si elle se rend si régulièrement à Dinan, c’est parce que la cité bretonne abrite un centre de conservation d’archives de BNP Paribas.
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À cet agenda déjà bien chargé, il faut ajouter des activités au sein de l’Association des archivistes français et de la European Association for Banking and Financial History. Lorsqu’il lui reste du temps, Marie Laperdrix s’adonne au théâtre, au cinéma et au jazz. « Et à la dégustation du thé, certainement un autre tropisme britannique… »
Elle like
- Son livre préféré : « Le Seigneur des anneaux », de Tolkien, étant fan d’« héroïc fantasy » et de littérature anglaise.
- Sa ville préférée : Londres pour ses musées, ses « afternoon teas », les quartiers de Camden, de La City ou les magnifiques Kew Gardens.
- Son album préféré : « S.H.A.M.A.N.E.S », de la jazzwoman Anne Paceo, un album magnifique découvert grâce à la Fondation BNP Paribas. Une batteuse surdouée et une vraie découverte sur scène !