Dès janvier 2026, le Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison Blanche (OSTP) mettra en place un mandat qui obligera le libre accès aux publications et aux données de la recherche financées publiquement aux Etats-Unis. Dans cette mouvance, des chercheur du MIT se sont questionnés sur les conditions de la nouvelle accessibilité de la recherche et ont publié un rapport qui synthétise leurs réflexions sur les enjeux financiers, technologiques et organisationnels que soulève l'open access outre-Atlantique : « Accès à la science et à la recherche 2024 : construire une base de données pour soutenir l'avenir de la politique de recherche ouverte ».
Ce rapport du MIT Press est le résultat d’un atelier qui a débuté le 20 septembre 2024 à Washington, D.C., financé par la National Science Foundation. Les participants comprenaient des rédacteurs en chef de revues scientifiques, des éditeurs ainsi que des représentants de bibliothèques et d’universités.
Les coûts élevés de la publication numérique
Ce rapport révèle que la publication numérique, bien qu’essentielle, impose des coûts élevés, notamment pour le traitement des données en vue de leur réutilisation et de leur archivage à long terme. L’évaluation par les pairs (peer review), très coûteuse, met en difficulté les petits éditeurs à but non lucratif face aux nouveaux modèles financiers.
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Réformer le peer review et les infrastructures
Ce rapport met en lumière la forte attente de la part des chercheurs pour que les infrastructures de communication scientifique deviennent plus robustes, sécurisées et flexibles, notamment pour soutenir et accélérer les peer reviews. L’utilisation de l’IA reste en suspens pour son application dans l’évaluation des chercheurs. Les experts appellent à des modèles standardisés pour évaluer l’impact des politiques et des investissements ciblés pour garantir la durabilité et l’accessibilité des infrastructures scientifiques.
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Un manque de formation en gestion des données
Malgré 6 % des subventions consacrés à la diffusion des travaux et un investissement moyen de 2,5 millions de dollars par an par les institutions, les chercheurs restent, selon ce rapport, insuffisamment formés à la gestion des données.
Les experts appellent leur communauté ainsi que les bailleurs publics et privés à définir un programme et à engager des financements transparents. « Nous avons besoin de toute urgence d'une approche scientifique pour concevoir l'avenir de l'édition de la recherche, » conclut le rapport.