Les journalistes ont investi la propriété de l'ancien président Viktor Ianoukovitch. Triés et photographiés, les documents qu'ils y trouvent sont ensuite publiés sur les réseaux sociaux : ces archives constituent les preuves des malversations du régime destitué.
Les lendemains de révolution ne sont jamais très joyeux pour les dirigeants d'hier ni pour leur intimité. Comme en Tunisie ou en Libye, où on a pu voir les résidences des anciens chefs d'Etat ouvertes au public, les journalistes et révolutionnaires ukrainiens ont investi samedi le domaine privé de l'ancien président Ianoukovitch, en fuite.
Si leurs visites ont donné lieu à de nombreuses photos dénonçant l'opulence outrancière de la décoration, elle a surtout permis de recueillir de nombreuses preuves des fraudes et des malversations de l'ancien régime. Ces archives fleurissent aujourd'hui sur les réseaux sociaux.
73 000 euros pour un sanglier
A l'image du compte Twitter de Katya Gorchinskaya, journaliste au Kyiv Post et accréditée pour trier les documents laissés par le dirigeant en fuite : sur son profil, la jeune femme poste actuellement de nombreux documents attestant des dépenses extravagantes de Viktor Ianoukovitch : comme les 30 millions d'euros facturés pour des chandeliers en or, les 1 695 744 euros dépensés pour la décoration boisée du salon de thé de sa résidence de Mezhyhirya, les 1 000 dollars de frais vétérinaires destinés à soigner des poissons ou encore les 72 760 euros dédiés à l'achat d'un sanglier décoratif...
Aux côtés de Katya Gorchinskaya, plusieurs journalistes étudient actuellement les archives récupérées dans les 140 hectares de la luxueuse propriété de l'ancien président Ianoukovitch. De nombreux documents ont notamment été récupérés dans les plans d'eau de la propriété, que l'ancien président aurait essayé de détruire avant de prendre la fuite. D'après le Kyiv Post, ces archives, qui ont depuis été mises à sécher afin de pouvoir être exploitées, constitueraient les preuves d'extorsions de fonds massives.