Les entreprises françaises sont mal préparées aux exigences du futur règlement européen sur la protection des données personnelles. Plus d'un quart d'entre elles éprouverait des difficultés à localiser l'emplacement de leurs données.
A moins de 100 jours de l'entrée en vigueur du RGPD, les entreprises françaises ont du souci à se faire. 27 % d'entre elles "ne sont pas certaines" de savoir où sont stockées toutes leurs données, et près d'un tiers (31 %) se dit préoccupée par sa capacité à être conforme au futur règlement européen sur la protection des données personnelles. Résultat : les entreprises devront consacrer en moyenne 8 heures par jour à explorer les bases de données afin de répondre aux exigences du RGPD.
Selon une enquête réalisée par l'éditeur de logiciels Senzing, moins d'un cinquième des entreprises françaises (19 %) se disent "très confiantes" face aux obligations du RGPD.
1 259 heures par mois consacrées à la recherche de données
L'étude Senzing laisse entrevoir ce que seront les effets pratiques du nouveau règlement européen. Une entreprise devrait recevoir chaque mois 89 demandes liées au RGPD et rechercher dans 23 bases de données. A raison de cinq minutes par base de données, le temps dédié à la seule recherche de données depassera 172 heures par mois !
"Le problème est encore plus important pour les grandes entreprises" estiment les auteurs de l'étude. Celles-ci s'attendent à recevoir en moyenne 246 demandes par mois. Le temps de recherche est estimé à 1 259 heures soit l'équivalent d'un temps de travail de 7,5 employés.
A l'échelle européenne, ce n'est guère mieux. Seulement 40 % des entreprises interrogées (au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie et en Espagne) sont considérées comme étant "prêtes". "Au regard de toutes les entreprises opérant dans l'Union européenne, cela pourrait se traduire par des dizaines de milliards, voire des centaines de milliards d'amendes en euros" souligne l'enquête Senzing.