Plusieurs outils de cartographie gratuits permettent de se repérer où que l'on soit, de planifier ses itinéraires ou même de créer facilement une carte intéractive en ligne pour illustrer ou compléter des contenus et services web. Zoom sur Google Maps, Umap, Mapster et le dernier né Qwant Maps.
Google My Maps
Lancé en 2005, le service Maps de Google s'est rapidement imposé comme la référence des services d'intégration de cartes interactives personnalisables. Bénéficiant d'un service gratuit jusqu'à 25 000 chargements de cartes par jour, des millions de sites web du monde entier ont dès lors embarqué et exploité ses API (construction de cartes élaborées intégrant Street View, la recherche d'itinéraires, etc.). Ils se sont finalement retrouvés pris au piège le 16 juillet 2018, lorsque Google a décidé de limiter ses quotas gratuits de chargement tout en explosant ses tarifs. Nombreux sont donc ceux à avoir migré vers un autre service équivalent.
Néanmoins, choisir Google conserve encore quelques avantages : intégrer une carte sur un site ou en créer une personnalisée à l'aide du service My Maps restent gratuits. Les fonctions de personnalisation, de recherche et d’import à partir de feuilles de calcul sont très efficaces. De plus, c’est au niveau du partage et de la collaboration que le service peut se montrer pratique car il est possible de créer et de gérer des cartes à plusieurs, via Google Drive, comme n’importe quel Google Docs. L’intégration des cartes personnalisées au sein d’un site web ou d’un blog est par ailleurs très simple.
Umap
Umap est un outil open source qui permet de créer des cartes personnalisées sur des fonds OpenStreetMap et de les intégrer au sein d’un site web. Pour rappel, OpenStreetMap est un projet collaboratif de cartographie en ligne lancé en 2004 par un étudiant en informatique du University College de Londres et qui vise à créer une base de données géographiques libre mondiale.
Une fois le compte utilisateur créé, les fonctions d’édition d’Umap sont nombreuses : elles permettent par exemple de choisir des fonds de carte ou encore d’ajouter et de personnaliser des “points d'intérêt” (pictogrammes, lignes, polygones, etc.) tout en gérant les différentes options de la carte (géolocalisation, affichage d’une minicarte, etc.). L’import de données géographiques massives sous de multiples formats (geojson, gpx, kml, osm, etc.) permet de se lancer dans des projets de grande ampleur sans perte de temps. De plus, il est possible de télécharger l’ensemble des données de la carte créée au format Umap. L’outil permet également de choisir une licence pour la carte créée selon quatre choix disponibles : aucune licence, ODBL (open data commons open database license), WTFPL (do what the fuck you want public licence) et licence ouverte.
Mapstr
Mapstr est une application mobile disponible sur iOS et Android qui permet à chacun de créer sa propre carte interactive et de la partager avec sa communauté à l’image d’un réseau social. Lancée par une start-up française en 2015, elle s’apparente à un répertoire personnel géolocalisé, à l’aide de tags, c’est-à-dire qui recueille tout ce que l’on veut, comme des lieux que l’on souhaiterait visiter, les bonnes adresses repérées à tester ou encore celles que l’on a aimées et à conserver.
L’application est collaborative et s’enrichit des ajouts d’adresses de chacun qui s’effectuent selon trois options : en cliquant sur le lieu souhaité, en recherchant l’établissement dans la barre de recherche ou même grâce à l’appareil photo d’un smartphone en scannant une carte de visite ou le menu d’un restaurant. Son utilisation est sans limite puisqu’il est possible d’ajouter autant de tags que l’on souhaite pour trier les lieux et établissements retenus, selon ses souhaits et ses thématiques de prédilection. Notons d’ailleurs qu’en 2017, Mapstr s’est associée à la mairie de Paris pour proposer aux Parisiens une carte interactive recensant l’ensemble des animations des Journées du patrimoine et de la Nuit blanche.
Qwant Maps
Le moteur de recherche français Qwant ambitionne de concurrencer Google à tous les niveaux. Son service Maps est d'ailleurs le premier disponible d'une série d'applications périphériques actuellement en préparation (Qwant Mail, Pay, Translate, etc), qui visent à marcher sur les platebandes du géants de Mountain View. Avec un avantage de poids : l'éthique. En effet, tous les services développés par le premier moteur de recherche européen fonctionnent selon le même modèle : celui de respecter la confidentialité des données personnelles de ses utilisateurs, qu'il ne trace pas.
En ligne depuis décembre 2018, Qwant Maps est encore en version Alpha avec des fonctionnalités limitées et n'est pour le moment pas intégré aux résultats de recherche du moteur. S'il est possible de se repérer sur la carte et d'enregistrer ses lieux favoris, les informations proposées sont encore très réduites. Celles-ci devraient s'étoffer avec le temps, au gré des partenariats signés par Qwant pour agréger de nouvelles sources de données (transports en commun, pollution de l'air, couverture mobile, avions, péniches, etc). De plus, la fonction "itinéraire", pour le moment indisponible, devrait l'être prochainement. Accessible à tous, Qwant Maps se base comme Umap sur les données d'OpenStreetMap mais avec son propre design, plus agréable pour le grand public.