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Les RSE qui réussissent vus par cinq éditeurs

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    Pourquoi certains RSE échouent ? Aucune formation, aucun accompagnement, aucune équipe projet, aucun objectif défini par la direction...
  • Si tous les projets de réseaux sociaux d’entreprise étaient voués à l’échec, les éditeurs ne se risqueraient pas à proposer de solutions ! Or, offre et demande existent bel et bien. Avis de cinq éditeurs à travers trois questions.

    1 - Seuls 10 % des projets de RSE réussiraient selon le Gartner, vrai ou faux ?

    Le chiffre est mis en doute. Vincent Boutors (Jalios) déclare : “Je ne cautionne pas du tout ce chiffre de 10%. Il est peut-être lié aux promesses irréalistes de ceux qui ont fait rêver d'une entreprise 2.0 utopique”. Pour sa part, Alain Garnier (Jamespot) avance : “Cette étude Gartner s'appuie sur des statistiques où de nombreux RSE sont déployés comme des outils pas des  projets. Chez Jamespot, nous avons plus de 90 % de réussite dans nos projets”.

    “Gartner fait référence à une méthode dorénavant ancienne qui était un déploiement par contamination, via un effet viral soit-disant induit par l’effet de réseautage”, explique Raphaël Briner (Whatever). En tout cas, “chez Seemy, plus de 90% des clients renouvellent chaque année”, affirme Emmanuel Douaud. Il nuance tout de même : “Après même un an ou deux, peu de RSE ressemblent à ce que leurs initiateurs avaient en tête”.

    Si on nie pas les échecs observés, les explications fusent. “Aucune formation, ni aucun accompagnement des nouveaux utilisateurs, aucune équipe projet pour gérer les espaces et le projet, aucun projet ou objectif défini par la direction, absence d'alignement avec des objectifs cœur de métier”, lance Xwiki. On l’a compris, un RSE est un projet à part entière, ancré dans la stratégie de l’entreprise et gouverné.

    Ce que conteste pourtant Whatever, jugeant le mode projet “évanescent et éphémère”. Une approche de knowledge management (KM) est préférée, forte de “sa nature incrémentale et transverse” qui “oriente naturellement le réseau sur le long terme”. Raphaël Briner insiste : “Comme le succès est lié au temps, une approche KM marche très bien à grande échelle et place ce réseau en tête des points de rencontre”. Et de défendre la philosophie de son produit : “On travaille dès le début sur le what’s in for me, en garantissant la présence d’une base documentaire, tout en permettant la contribution ouverte, la dimension conversationnelle, le flux en temps réel et le système d’abonnement à la Twitter”.

    Jalios met aussi en avant la particularité de sa solution : “Nous ne proposons pas un RSE seul, mais une solution complète, un tout-en-un qui traite de la communication, de la collaboration, du documentaire, du portail et du réseau social”.

    2 - Quels éléments permettent de réussir ?

    “Je suis très inquiet quand le prospect ou le client s'inquiète du temps qu'il va falloir consacrer [au RSE], déplore Seemy. Les entreprises qui réussissent sont celles qui ont intégré dès le début du projet qu'il faut un budget pour la solution et un budget, même juste interne, pour l'accompagnement”.

    Jalios détaille : “Premier facteur : des objectif précis et pragmatiques liés au travail quotidien des employés ; deuxième facteur : avancer par étape en impliquant progressivement de plus en plus de personnes pour tenir compte de leurs retours et s'appuyer sur les premiers succès (quick wins) grâce aux premiers leaders ; troisième facteur : continuer le projet après sa mise en œuvre”. “C'est là que ça commence, ajoute l’éditeur ; l'intervention de conseils externes aide à garder le cap”.

    Xwiki apporte un éclairage supplémentaire. Il faut “un projet structuré avec une volonté d'améliorer la gestion, ainsi que la circulation de l'information dans l'entreprise”. Il revendique aussi “un alignement clair avec les priorités de l'entreprise : l'outil doit permettre à l'organisation d'être plus performante au quotidien”. Approche similaire du côté de Jamespot : “On s'appuie sur les besoins et les objectifs des entreprises”. Le point de départ est un problème existant ; le collaboratif apparaît comme un moyen de le résoudre. C’est ensuite affaire de méthodologie et de paramétrage du RSE Jamespot. “Cela garantit que les utilisateurs vont arriver dans un espace qui leur parle et leur rend un service immédiat”, se félicite Alain Garnier.

    “La vraie question est toujours la même, tranche Whatever, est-ce que le client possède suffisamment d’employés désireux de vivre la transformation digitale de l’entreprise ?”

    3 - Les outils collaboratifs en ligne sont-ils concurrents des RSE ?

    Xwiki ne perçoit pas de concurrence venant de cette direction. “[Dans notre solution], la dimension sociale est présente (blogs, commentaires, annotations, flux d'activités...), mais au service du fait de fournir la bonne information à la bonne personne et au bon moment au sein de l'organisation. Notre solution peut donc être amenée à se retrouver en concurrence avec des outils de type Ged ou partage de fichiers. À l'inverse, de par sa nature structurée, elle est très complémentaire avec des solutions de messagerie instantanée ou de communication unifiée”.

    Ces outils en ligne “sont bien souvent gratuits, remarque Seemy, mais n'offrent pas la qualité de service exigée aujourd'hui par les entreprises : une disponibilité garantie, des engagements sur la confidentialité, voire une garantie que les données sont stockées sur le territoire français, des capacités de réversibilité, du support téléphonique, du suivi personnalisé, etc.”

    Emmanuel Douaud observe aussi fréquemment “que des équipes ou des départements commencent à moderniser leur méthodes de collaboration avec des outils en ligne, puis viennent ensuite voir les éditeurs spécialisés quand il s'agit d'officialiser ou de généraliser ces nouvelles pratiques”.

    Autre éclairage de Knowledge Plaza : “Notre plateforme privilégie une meilleure découverte de l’information et (...) le moteur de recherche vient soutenir l’ensemble des pages”.

    “Notre solution intègre une grande partie de ces outils collaboratifs : partage et édition collaborative de documents, curation collaborative, agenda partagé, organisation de réunion, gestion de projet et de tâches… déclare Jalios. Elle s'interface avec d'autres outils : messagerie d'entreprise, vidéoconférence, outils d'efficacité personnelle (Evernote)”.

    Jamespot a également fait le choix de l’intégration avec messagerie instantanée, partage de fichiers de la curation, agenda et gestion de réunion… Et de souligner : “Regrouper ces éléments en une seule interface répond à la logique de faciliter la vie de l'utilisateur”. Autre élément facilitateur, Jamespot travaille à intégrer les processus dans sa solution.

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    + repères 

    Profils d'éditeurs

    Vincent Boutors, directeur général, Jalios (France), 

    CA 5 M€ (prévision 2014-2015), solution Jalios JCMS 9, coût moyen d'un projet de 20 à 100 k€ (mode licence) et 7€ / utilisateur (mode Saas), références : CCI de Bretagne, Bouhyer, FM Logistic, Kering, Keolis, Macif, Région Bretagne, Réseau Ferré de France, Rectorat de Paris, Sodebo...

    Alain Garnier, CEO, Jamespot (France), 

    CA 1,2 M€, solution Jamespot, coût moyen d'un projet 3 à 10 € par mois et par utilisateur, références : Banque Populaire, Renault, Véolia, Total, CFDT, Anact...

    Emmanuel Douaud, customer success manager, Seemy (France),

    CA non communiqué, solution Seemy, coût pour un projet débutant avec 200 personnes environ 20 000 € en budget annuel, références : ministère des Finances, RATP, BNP Paribas, Ag2r La Mondiale, GDF Suez, L'Oréal, EDF, BPCE, l'Ademe, la Caisse des Dépôts et Consignations...

    Raphaël Briner, directeur marketing, Whatever (Belgique),

    CA non communiqué, solution Knowledge Plaza, coût moyen d'un projet 12 € pour 100 utilisateurs par mois, 3,5 € pour 1000 utilisateurs par mois, références : Lafarge, Bouygues Construction, L’Oréal, EDF, PMU, Roland Berger, SNCF, Aéroports de Paris...

    Ludovic Dubost, fondateur et CEO, Xwiki (France),

    CA environ 1,4 M€ en 2014,solutions XWiki Enterprise et XWiki Cloud, coût moyen d'un projet entre 30 k€ et 60 € d'implémentation + 20-25 k€ par an, références : AFP, Capgemini, Chronopost, EDF, EMC, FOPH, Meetic, Numericable, USH, Voyage Privé.com...

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