CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°373
Au sommaire :
- Dossier : les (nouvelles) meilleures pratiques collaboratives
- Du millefeuille numérique à l’entreprise collaborative : comment opérer un changement des pratiques et des mentalités
- Outils collaboratifs : les éditeurs innovent, notamment grâce à l’IA, aux API et au no-code, pour accompagner les nouveaux usages
- Comment Bouygues Telecom et le cabinet de conseil Mazars utilisent leur digital workplace pour transformer l’expérience collaborateur
- Avec le "citizen development", EDF mise sur les compétences internes pour booster l’intelligence collective
Il n’y a pas si longtemps, c’était sur le lieu de travail que se transmettaient la culture et les valeurs d’une entreprise. Avec le nomadisme et la démocratisation du travail hybride, le sentiment d’appartenance peut se voir ébranlé, voire devenir un véritable casse-tête pour les organisations en quête de nouveaux talents ou pour la transmission des savoirs (Voir Archimag n° 369 : "le KM dans le monde d’après").
"Nous recrutons presque 1 700 personnes par an, dont 70 % sortent tout juste de l’école", explique Frédérique Menou, directrice de l’expérience collaborateur du groupe international spécialisé dans le conseil et l’audit Mazars. "Et durant leur première année de travail, ils passent près de 90 % de leur temps chez un client. Notre digital workplace constitue un véritable levier pour que ces jeunes recrues se sentent quand même appartenir à Mazars".
Lire aussi : Comparatif intranet et réseau social d’entreprise : deux solutions complémentaires et dynamiques
Lorsque Bouygues Telecom s’est engagé il y a deux ans, et avec l’aide de Mozzaik365, dans la refonte de son intranet, le groupe spécialisé dans la télécommunication a alors davantage pris en compte les contraintes du terrain. "Si nous pensions en premier lieu à un usage sur PC, nous avons finalement voulu répondre aux usages des nouvelles générations et toucher ceux qui n’ont pas accès à un ordinateur, comme ceux qui travaillent en boutique et qui se connectent très peu à l’intranet", se rappelle Aymeric Marchal, directeur de la communication interne chez Bouygues Telecom. C’est pour toucher tous ses profils que le groupe a finalement déployé une digital workplace mobile et accessible sur téléphone portable.
Pour conquérir de nouveaux talents, Mazars n’a pas hésité de son côté à intégrer dans sa digital workplace des outils "grands publics" : WhatsApp, Instagram ou encore Tik Tok. "Cela nous permet d’offrir une expérience collaborateur à 360 degrés", reprend Frédérique Menou. "Nous utilisons surtout notre compte Tik Tok pour la "guerre des talents" que nous menons face aux Big Four (les quatre leaders du consulting : Deloitte, EY (Ernst & Young), KPMG et PwC (PricewaterhouseCoopers)). Aujourd’hui, il représente l’un des réseaux sociaux les plus utilisés par les jeunes. Nous allons directement leur adresser des messages pour leur faire découvrir la “Mazars touch”, notre dynamisme et nos engagements".
Un média à part entière
Pour ces deux organisations, la digital workplace fait partie intégrante de la stratégie d’entreprise. "Chez Bouygues Telecom - et cela a toujours été la philosophie de Martin Bouygues - , le collaborateur est au centre de tout", précise Aymeric Marchal. "Notre communication interne passe avant la communication externe et la digital workplace constitue un média à part entière".
L’opérateur de télécommunication multiplie la typologie de ses contenus. "Il faut que le collaborateur ait envie d’y aller, qu’il y reste et qu’il y trouve ce dont il a besoin".
Les outils collaboratifs font aussi office de liens intergénérationnels. "Les gens restent longtemps chez Bouygues", ajoute-t-il. "C’est pourquoi de séniors proches de la retraite côtoient chez nous des très jeunes collaborateurs. Notre intranet est le lien qui les unit. C’est un peu comme un troisième collègue, que nous appelons d’ailleurs par son nom, comme une vraie personne !".
Lire aussi : Digital Workplace : des collaborateurs plus efficaces, mais des pratiques à optimiser
Les usages de la digital workplace passent aussi par des bonnes pratiques. Comme tous les outils de communication et de collaboration, des dérives peuvent rapidement survenir et entraîner de l’infobésité (Voir Archimag n° 370 : "prévenir et guérir l’infobésité") ou une mauvaise gouvernance de l’information.
"Un environnement 100 % digitalisé utilisé à la fois pour le travail interne, mais aussi pour chacun de nos clients, peut être source d’anxiété et d’hyperactivité", souligne Frédérique Menou. Pour faire face à cette problématique, Mazars s’est associé à Mailoop qui propose un accompagnement aux entreprises pour la gestion de leurs flux de communication. "La plateforme doit être ouverte à tous, mais on ne peut pas publier n’importe quoi, n’importe quand…", conclut Aymeric Marchal.