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Enquête sur le marché de la veille média

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    Pour les éditeurs de logiciels et les sociétés de prestation de veille, le spectre à 360° est également un incontournable élément de langage en direction des prospects et des clients. (IceNineJon via Visualhunt / CC BY-NC-ND)
  • Le marché de la veille média est marqué par la présence d'acteurs historiques qui font évoluer leurs solutions au rythme des réseaux sociaux et du traitement automatique des langues. Mais de nouveaux entrants proposent des plateformes qui ne manquent pas d'atouts. 

    L'expression est passée à la postérité : la veille à 360° est devenue en quelques années un axiome incontournable de la pratique des veilleurs. Au point de se répandre comme une traînée de poudre sur le web : le moteur de recherche Google fait ainsi remonter près de 622 000 résultats lorsque l'on saisit la requête "veille à 360°" !

    Pour les éditeurs de logiciels et les sociétés de prestation de veille, le spectre à 360° est également un incontournable élément de langage en direction des prospects et des clients. Europresse, par exemple, joue la carte de la production éditoriale au sens large. Cette plateforme propose bien entendu des ressources reconnues de la presse traditionnelle : 13 918 sources françaises et étrangères, généralistes et spécialisées. Mais aussi des études de marché, des communiqués de presse, des biographies... Sans oublier une revue de sites web et une veille réalisée sur la radio et la télévision.

    "Nous avons écouté les besoins de nos clients tout en essayant d’anticiper les évolutions de demain afin de développer des fonctionnalités innovantes et d’intégrer des contenus de plus en plus divers (presse, web, télé, réseaux sociaux…)", explique Carole Chevalier, directrice marketing et communication de Cedrom-SNi.

    Selon Europresse, les clients attachent désormais la même importance aux sources traditionnelles qu'aux pure players tels que Rue89 ou Mediapart. Leurs besoins informationnels prennent une forme inédite :

    "Les clients sont aujourd'hui confrontés au défi de maîtriser plusieurs technologies pour suivre les différents types de médias. Ceci représente un enjeu colossal et implique souvent des coûts importants d'acquisition de solutions, de formation et d'entretien de stratégies de veille. Nous croyons fortement que l'avenir de l'agrégation passe par une couverture à 360° de tous les types de médias disponibles", souligne Carole Chevalier.

    Plus de 22 000 supports presse et web

    Plus spécifiquement destiné aux acteurs de la documentation d'entreprise et des services marketing, Pickanews est un moteur de recherche opéré par le groupe Kantar Media qui couvre plus de 22 000 supports presse et web en attendant la radio et la télévision. 

    Son accès est ouvert à tous les internautes qui peuvent effectuer une recherche sur une entreprise ou une personnalité. Mais le détail des retombées est réservé aux abonnés qui devront consentir un budget à partir de 219 euros pour un abonnement de trois mois et limité à 60 unités média. Un carnet d'unités média permet aux utilisateurs de commander des extraits qui seront automatiquement décomptés. 

    Kantar Media est également présent sur le segment de la personnalisation de la prestation de veille. Les "revues médias et synthèses" se présentent sous la forme de livrables consultables au format numérique sur ordinateur ou terminal mobile. Des rédacteurs sélectionnent les contenus qui correspondent aux besoins et aux recommandations exprimés par les clients. Cette veille est réalisée aussi bien sur des titres de la presse généraliste que spécialisée. 

    Détection de signaux faibles

    Du côté de L'Argus de la Presse, la veille à 360° s'exprime en volumes impressionnants : chaque mois 18 000 heures de programmes radio-TV, 1,3 million de pages issues de la presse et plus de 5 millions de pages web sont recensées. Sans oublier les contenus glanés sur les réseaux sociaux. Par nature, cette production éditoriale est hétérogène et pas toujours structurée (dans la forme comme dans le langage). 

    "L'Argus s'est donc engagée dans une démarche de mise en cohérence de la gestion de l'information de type big content. Elle donne au veilleur-analyste de nouvelles perspectives dans l'analyse des résultats ("smart content") et dans la détection des signaux faibles ("small contents")", expliquent Théo Péroz, responsable du pôle market intelligence et Odile Quesnel responsable ArgusLab.

    Pour cela, une série de traitements documentaires sont appliqués aux contenus. A commencer par un traitement automatique des langues (TAL) qui permet par exemple de repérer les entités nommées (noms de personnalités, de marques, de pays...) et de générer des descripteurs thématiques. Deuxième traitement, le "content analytics" a pour objectif de révéler les relations qui lient les différents contenus collectés. Enfin, des modèles algorithmiques et des apprentissages automatiques permettent de concevoir des modèles prédictifs :

    "Il s'agit de pouvoir par exemple développer des systèmes qui apprennent à exécuter des tâches à travers l'expérience comme un système de reconnaissance de caractères (OCR) ou de reconnaissance vocale", précise-t-on à L'Argus de la Presse.

    Le prestataire propose par ailleurs Luqi une "solution media intelligence" qui affiche la couleur : "Je suis 360°" ! Cette plateforme offre la possibilité de sélectionner des contenus, d'organiser un panorama de presse et de le diffuser auprès des destinataires. Commercialisée sur trois segments (Luqi One, Luqi Initial et Luqi Essentiel), elle décline ses fonctionnalités avancées en fonction de ces trois segments. Ainsi, la création et la diffusion d'un panorama de presse sont-elles réservées à la formule la plus complète (Luqi Essentiel). Servi par une interface épurée, l'outil met le gliser-déposer à l'honneur et propose une brique "analyse" qui comprend, entre autres, le signalement d'indicateurs clés pour mieux saisir l'actualité d'une marque.

    De nouveaux entrants sur le registre des réseaux sociaux

    La veille à 360° crée des vocations et favorise l'arrivée de nouveaux entrants qui évoluent plutôt dans le registre des réseaux sociaux. A l'image de Mention, société française née en 2012 qui revendique aujourd'hui 500 000 utilisateurs répartis dans plus de 125 pays et 4 000 entreprises clientes. Très présente sur le segment des réseaux sociaux, la société ne manque pas d'appétit : "Grâce à la capacité de Mention de surveiller des milliards de sources dans plus de quarante langues, vous ne raterez rien de ce que l'on dit sur vous. Et puisque les mentions sont en temps réel, vous pourrez répondre immédiatement depuis l'interface de Mention". 

    Orienté veille concurrentielle, la plateforme permet de mettre en surveillance un mot-clé et de filtrer l'énorme collecte de résultats. Ce filtre porte sur la langue, la source et le sentiment. Le veilleur et le community manager peuvent ensuite engager une conversation avec les internautes et leur répondre sans quitter l'application. Côté tarification, trois plans sont proposés allant de 29 euros par mois pour un seul utilisateur à 99 euros par mois pour trois utilisateurs et des fonctionnalités supplémentaires comme la recherche avancée et l'analyse de tonalité. Un prix sur mesure est disponible pour les organisations désireuses de bénéficier d'un compte illimité en termes d'utilisateurs et d'alertes.

    Autre acteur apparu en 2009, Talkwalker voit également les choses en grand : 150 millions de sites édités en 187 langues sont scannés et filtrés par une cinquantaine de critères (localisation, tonalité, influenceurs, détracteurs...). Lors du salon Documation 2016 au mois d'avril dernier, Louis Védère d'Auria, responsable commercial de Talkwalker avançait un autre atout : "La qualité des livrables que nous proposons nous permet de nous distinguer de nos concurrents notamment grâce à l'expérience utilisateur de l'export, de l'automatisation de l'envoi et de l'analyse des données qui sont entièrement personnalisables par le client".

    Les veilleurs et community managers ne sont donc pas démunis face à la surveillance du web. Il leur reste cependant un défi : faire une veille à 360° sur un marché des logiciels en perpétuelle évolution.  

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