L'objectif de cette "Instagram school" : créer une "influence responsable" sur les médias sociaux.
Comme plus de 60 % des internautes, sans doute avez-vous découvert de nouveaux produits via Instagram. En quelques années, le marketing d'influence est devenu un canal publicitaire extrêmement rentable. Poutant, il souffre d'un grave problème de crédibilité. Sans réglementation ni surveillance, il est à l'origine d'une désinformation massive, notamment dans le secteur de la santé, générant pléthore de fake news à la viralité galopante.
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La start-up Seed, spécialisée dans les produits probiotiques, a lancé cet été une école d'un genre nouveau : la SeedUniversity. Cette Instagram school, qui propose un module de formation directement sur le réseau social de partage de photos, est destiné à doter les influenceurs de connaissances scientifiques fondamentales, préalables au partenariat qu'ils signent (complété par une charte).
Un bad buzz pour Kim Kardashian
Rappelez-vous : en 2015, Kim Kardashian supprimait dans l'urgence un post Instagram sous la pression de l'US Food and Drug Administration (l'équivalent de notre Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ou ANSM). En effet, la star de la télé-réalité s'était fait payée par une entreprise pharmaceutique canadienne pour faire la promotion d'un comprimé anti-nauséeux depuis son compte Instagram.
Problème : l'influenceuse n'avait pas mentionné les risques de ce médicament vendu sur ordonnance auprès de ses 74 000 millions d'abonnés. Malgré sa suppression, près de 500 000 d'entre eux avaient eu le temps de "liker" le message.
Instagram, plateforme de désinformation
Cet exemple n'est pas isolé. Depuis plusieurs années, le réseau social de partage de photos Instagram, qui compte plus d'un milliard d'abonnés, est devenu le terrain d'un marketing d'influence douteux créateur de désinformation.
Du fameux #CeleryJuice (180 000 publications) lancé par un "medium médical" et vanté pour soigner des maladies chroniques telles que la maladie de Lyme, la fibromyalgie ou le diabète, en passant par une sucette coupe-faim, un thé brûleur de graisse, et même par des fake news anti-vaccination.(Les Etats-Unis ont d'ailleurs connu, en 2019, la pire épidémie de rougeole du pays depuis son élimination du territoire américain en 2000)... Ces produits et fausses informations relayées pas les influenceurs, ambassadeurs, médias et autres porte-paroles sont accusés de faire le lit des troubles alimentaires et plus généralement de graves problèmes de santé.
Une plateforme pour se former avant de poster
Créée en 2018 par Ara Katz et Raja Dhir, la start-up santé Seed est une première du genre. Basée en Californie, elle était jusque-là connue pour ses suppléments probiotiques vendus par correspondance. Aujourd'hui, la start-up lance une plateforme éducative, la SeedUniversity, pour permettre à ses partenaires (notamment les influenceurs sur les réseaux sociaux) de se former avant de poster.
S'inspirant de tout ce que la culture pop internet met à sa disposition (Gif, memes, vidéos, stories Instagram, etc), la SeedUniversity propose un cours en ligne de 59 minutes afin d'informer les influenceurs potentiels sur les dessous scientifiques des produits qu'elle vend.
La vulgarisation au service du marketing
Ce cours de vulgarisation conçu par des scientifiques, des médecins, des professeurs, des créatifs, des entrepreneurs, et même des pères et mères de famille du monde entier se compose de 6 modules validés par un examen final.
Il comprend notamment des informations sur la biologie humaine et sur la science des probiotiques tout en renseignant les apprenants sur les recommandations de la Federal Trade Commission (ou FTC, qui est une agence gouvernementale américaine dédiée à l'application du droit de la consommation). La façon dont un influenceur se doit d'informer ses lecteurs/followers sur la relation financière qui le lie à une marque fait donc partie du programme.
"Le média est toujours le message"
"La désinformation, aggravée par le biais de la confirmation, malgré les meilleures intentions, est alimentée par des algorithmes optimisés pour les flux d'informations et les clics - pas la vérité", a déclaré Ara Katz en juin dernier sur Medium ; tout en reconnaissant notre très petit rôle, nous espérons qu’il [le cours en ligne SeedUniversity] offre un changement de perspective qui inspire l’autoréglementation collective et la gestion d’un avenir plus responsable. Rappelez-vous: le média est (toujours) le message".
Cette initiative, qui vise à combler le problème de communication que connaît la science aujourd'hui, a le mérite de saupoudrer d'un peu d'éthique un secteur gangréné par les fausses informations. Saluons également cette opération marketing réussie, puisque l'e-reputation de Seed ne peut, il faut le reconnaître, que s'en sortir grandie.
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Veille : les nouveaux fondamentaux
Aujourd’hui, le rôle des veilleurs s’écrit en termes de responsabilité. Dans leur veille à la fois offensive et défensive, ils doivent aussi lutter contre l’hégémonie des géants du net et promouvoir des intérêts français ou européens. Une veille doit être sûre depuis son sourcing - qui s’appuiera en partie sur les bases de données du marché - jusqu’au respect du droit d’auteur, en passant par le lutte contre les fake news. La démarche du veilleur est agile : valorisation de son service, travail collaboratif, exploitation des réseaux sociaux et ressources vidéo, e-réputation, analyse de l’information et produits de veille. Ce guide contient de nombreux retours d’expérience, avis d’experts et descriptifs d’outils gratuits et payants ou de datavisualisation.