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Emilie Berthod : documentaliste musicale chez Radio France en quête d'harmonie

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    Passionnée de musique, Emilie Berthod est documentaliste musicale chez Radio France. (DR)
  • Musicienne depuis l'enfance, Emilie Berthod a dessiné sa vie et son parcours professionnel autour de sa passion. Après quelques années comme professeur d'éducation musicale en collège, elle est aujourd'hui documentaliste musicale chez Radio France. Voici son portrait. 

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    Emilie Berthod est tombée dans la marmite de la musique quand elle était petite. Si elle s’adonne au violon dès ses 6 ans, ce qui n’était au départ qu’un loisir se transforme en passion avec les années, encouragée sans doute par celle de son grand frère devenu clarinettiste professionnel.

    La petite fille appliquée qui en oublie de goûter pour s’enfermer dans sa chambre et faire ses devoirs investit en grandissant avec autant d’application ses partitions. « J’ai eu des professeurs généreux, passionnés et exigeants qui m’ont donné envie de me dépasser », explique-t-elle.

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    La musique pour passion

    Depuis le collège Jean-Baptise Clément de Dugny, en Seine-Saint-Denis, jusqu’à l’université de La Sorbonne, où elle obtient un master de musicologie, en passant par le sélectif lycée Racine de Paris, elle mène de front des études doubles où ses horaires son aménagés pour la musique.

    En parallèle, l’adolescente collabore à de nombreux orchestres (en semi-professionnelle et professionnelle). Les tournées et les voyages rythment son quotidien. « Cela m’a ouvert l’esprit, mais je me mettais beaucoup trop de pression », reconnaît-elle ; « au point de ne pas dormir pendant dix jours pour préparer un concours puis de tomber malade ».

    Pour se divertir, elle sort du registre musical classique, s’entoure de musiciens, s’ouvre à l’improvisation, à la pop et à la chanson française, écrit ses propres textes, compose et donne quelques concerts. « J’en ai besoin pour évoluer et me détendre », reconnaît-elle ; « c’est mon oxygène personnel ».

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    Professeure d'éducation musicale

    Une fois ses études achevées, Emilie Berthod travaille quelque temps dans la production musicale comme voix off et arrangeuse. Elle enregistre également en studio des musiques de téléfilms pour France Télévision.

    La jeune femme passe son Capes en 2013 et devient professeure d’éducation musicale en collège. « Les programmes sont très chargés », explique-t-elle ; « cela va du chant à la théorie et à l’histoire de la musique, de l’époque médiévale à aujourd’hui ». Si elle voit alors l’enseignement plutôt comme une étape que comme une véritable carrière, elle s’investit dans sa mission et apprécie de travailler au contact des élèves.

    « Le découragement m’a gagnée au bout de quelques années ; des collégiens ont trouvé mon site internet, puis m’ont harcelée d’injures et de menaces ». On lui promet le viol, la mort… Les faits sont graves et demeurent impunis malgré les plaintes déposées au commissariat, les courriers au rectorat et le soutien inconditionnel de ses collègues.

    La jeune femme, moralement très éprouvée, ne se sent plus en sécurité sur son lieu de travail. « J’étais prête à démissionner quand j’ai vu l’annonce pour le poste à Radio France », se souvient-elle ; « c’était inespéré et cela m’a sauvée ».

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    Documentaliste musicale

    Emilie Berthod pousse la porte du service de la documentation musicale de la Maison de la radio avec pour seuls bagages son CV et son expérience de musicienne. Cela tombe bien, car ce ne sont pas les diplômes de documentaliste que l’on recherche ici, c’est la passion et un haut niveau en musicologie.

    « Nous sommes au service des radios, en grande partie de France Musique et parfois d’autres chaînes ; nous assurons les recherches quotidiennes liées aux antennes, aux artistes invités et à l’actualité musicale. Nous gérons la mise à disposition des différents types de documents et réalisons un gros travail de veille ».

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    Le métier est multicasquette puisque la jeune femme s’occupe également des achats pour alimenter le fonds, rédige des dossiers pour les enseignants en vue de répétitions ou de concerts scolaires, et est aussi amenée à participer à des événements culturels comme le Printemps de Bourges.

    Également passionnée de photographie et de voyages, la jeune femme s’interroge sur son avenir.

    « Je m’intéresse à tellement de choses en dehors de la musique que j’aspire parfois à faire un métier qui me plongerait dans un tout autre univers », confie-t-elle ; « et puis je me sens enfermée à Paris alors que je rêve de nature et de grands espaces ».

    Emilie Berthod, qui aime se renouveler, prépare sa régénérescence.

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    Elle like

    • Son compositeur préféré : « Franz Schubert pour sa douce mélancolie ».
    • Ses artistes préférés : « Il y en a tellement ! Lynda Lemay pour ses textes, son rapport émotionnel à l’essentiel et son authenticité ; Pomme pour sa fraîcheur, sa modernité et sa poésie ; Nick Mulvey, pour ses balades simples et bucoliques ».
    • Sa destination de voyage préférée : « Le Canada a été mon plus beau voyage. Une véritable expérience de la nature. Et je rêve de découvrir l'Islande".
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    Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.
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