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Au sommaire :
- Dossier - Veille financière et market intelligence : quels profils ?
- Prescillia Lelgouarch, responsable d’une cellule de market intelligence : communiquer pour être identifiée
- France Gesta, analyste market intelligence : un avantage stratégique
- Sandrine Nicolas, documentaliste-veilleuse à la Fédération bancaire française : comment la FBF veille sur son environnement réglementaire
- Les bonnes pratiques de la market intelligence : deux experts livrent leurs conseils
75 % des professionnels de la veille dans le secteur financier considèrent que leur métier a évolué ces cinq dernières années. C’est ce que révèle l’enquête sur l’évolution des métiers de la veille financière réalisée par Archimag en avril 2023 (enquête réalisée en ligne par Archimag du 3 au 28 avril 2023.).
Si la veille est essentielle pour de nombreux secteurs face à la masse d’informations à laquelle les professionnels sont confrontés au quotidien, il en est un pour lequel elle constitue un véritable enjeu stratégique : celui de la banque et de la finance. Tendances de marché, évolutions réglementaires, nouveaux usages liés à la digitalisation, innovations…
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Comment travaillent les professionnels de la veille du secteur financier ? De combien de temps disposent-ils pour cette mission ? Avec quel type d’outils et dans quels objectifs ? Quelle place la valorisation du produit de cette veille prend-elle ? C’est ce que nous avons essayé de comprendre en réalisant cette enquête.
Le premier constat est que le métier de veilleur est principalement réalisé en interne dans le secteur de la finance. Externaliser cette prestation ne semble pas à l’ordre du jour. Dans 54 % des cas, cette veille est réalisée dans un service alors qu’elle est représentée par une fonction pour 35 % des cas. Régulièrement, cette mission est portée par les documentalistes ou les archivistes.
Concernant le temps passé à réaliser cette mission, 45 % des professionnels du secteur financier déclarent que la veille représente entre 30 % et 50 % de leur temps. Cependant, quelques sondés précisent que la veille peut être dispersée dans les services. Par exemple, il est fréquent que le service juridique réalise une veille juridique ou alors que le service communication et marketing se charge d’une veille sur les réseaux sociaux.
Un véritable besoin d’outils et de compétences
Compte tenu de la masse d’informations présentes sur internet, de la multitude de sources disponibles et de l’immense variété des enjeux stratégiques pour le secteur financier, il est essentiel de s’assurer de disposer d’une information fiable et de la manière la plus rapide possible. Un questionnement sur les outils utilisés par les professionnels ainsi que sur les différentes compétences à acquérir s’impose !
L’utilisation d’outils performants est essentielle pour les répondants à notre enquête. Pour trois professionnels du secteur financier sur quatre, l’outillage revêt une importance non négligeable. En effet, 77 % d’entre eux sont équipés d’un outil payant, considéré comme plus efficace et puissant que les outils gratuits, pour réaliser leur veille.
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De tels outils, à l’image de Factiva de la société Dow Jones & Company, Digimind ou encore KB Crawl, cités par les professionnels lors de notre enquête, offrent un véritable gain de temps en permettant par exemple d’automatiser un certain nombre de pratiques.
S’il est bien sûr possible de se tourner vers des outils gratuits, comme Google Alerts ou Feedly, la collecte d’information peut s’avérer longue et fastidieuse sans garantie de résultats. Inoreader, également cité à plusieurs reprises, est un outil de moyenne gamme qui peut constituer un bon compromis pour ceux qui souhaitent investir dans un outil payant, mais avec un budget raisonnable.
Un des points à ne pas négliger lorsque l’on aborde le sujet de la veille est la valorisation de l’information collectée. Peu importe la façon dont ces informations sont mises en avant, l’utilisation de ce qui a été capitalisé est primordiale, que ce soit en interne, à l’extérieur ou les deux !
L’enquête réalisée par Archimag révèle que 68 % des veilleurs exerçant dans le secteur de la finance proposent des contenus uniquement destinés à leurs collaborateurs en interne. Bien sûr, il arrive encore souvent que la veille réalisée soit simplement envoyée par e-mail sous la forme d’une liste d’articles mis à disposition.
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Mais aujourd’hui, les formats se diversifient : bulletins d’informations, newsletters, etc. L’ensemble de ces informations peuvent d’ailleurs permettre d’alimenter et de capitaliser des bases de données. Cette partie essentielle de la veille ne doit pas être mise de côté !
Tout le monde peut-il faire de la veille ? En théorie, oui, mais les différents points évoqués précédemment prouvent l’importance de disposer de compétences, d’un véritable savoir-faire et d’une méthodologie en la matière.
De surcroît face à la multiplication d’outils de plus en plus puissants et proposant une grande variété de fonctionnalités. Les retours d’expérience recueillis lors de notre enquête le confirment : on y apprend par exemple que les professionnels font face à des demandes de plus en plus spécifiques.
Certains constatent également un renouvellement plus rapide des sujets. Il est donc essentiel de disposer d’un bon contrôle sur sa veille afin d’en retirer les résultats les plus pertinents. L’infobésité est un véritable fléau. Des chargés de veille bien formés sont indispensables pour exploiter au mieux l’ensemble de ces informations, au risque de manquer les essentielles.
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Le métier de veilleur de demain
L’enquête réalisée par Archimag s’est également intéressée à la perception qu’ont les professionnels de la veille exerçant dans le secteur de la finance de l’évolution de leur métier. Le constat est sans appel : trois professionnels sur quatre considèrent que leur métier a évolué lors des 5 dernières années.
Selon eux, l’importance de réaliser, d’exploiter et de valoriser la veille est mieux prise en compte par les organisations. Depuis quelques années, la veille est à leurs yeux plus complexe à gérer, nécessitant de bien connaître les technologies et surtout de savoir les exploiter.
Des contraintes auxquelles s’ajoutent la multiplication des canaux d’information et des supports de valorisation, qui confirment que la veille dans le secteur de la finance doit être réalisée par des professionnels spécialement formés.
Finalement, l’ensemble de ces évolutions contribuent à revaloriser le métier de veilleur, car il est indispensable à la sélection, à la préanalyse des données, mais aussi à la valorisation ! L’augmentation de la quantité de données impacte véritablement le domaine de la veille.
Notre enquête pointe également le besoin de revaloriser : il est essentiel d’exploiter et de mettre en avant ce qui est produit. Parmi les témoignages que nous avons recueillis, certains font ce constat : "nous sommes ensevelis sous une masse d’information et nous avons de moins en moins de temps à consacrer à celle-ci", signale un veilleur.
"Il faut de l’information concise, claire et même parfois ciblée. Les produits de la veille doivent donc être plus visuels", indique un autre répondant. "L’information n’est plus envoyée de manière brute", témoigne un autre ; "elle est analysée, commentée, synthétisée et un travail d’infographie est parfois même réalisé".
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Ces tendances dessinent-elles les contours du métier de veilleur de demain ? Avec les constantes évolutions liées aux nouvelles technologies, le perfectionnement des outils et la place dominante prise par l’intelligence artificielle, les pratiques de collecte, de conception ou encore de diffusion pourraient encore évoluer.
La place du veilleur dans les organisations du secteur financier n’est plus à faire. Ses compétences sont essentielles afin de réaliser une veille fiable dans son ensemble, de surcroît dans un secteur en pleine évolution où les experts ne sont pas en mesure de faire face à la masse d’informations auxquelles ils sont confrontés.
Ils peuvent faire confiance au chargé de veille pour leur apporter une information analysée et mise en forme. Le secteur de la finance ne doit donc pas laisser la veille de côté !
Marion Hébert
[Consultante-formatrice chez Serda Conseil]