Alors qu'elle sort un nouvel ouvrage publié par un éditeur québecois, Véronique Mesguich est intarissable sur les promesses de l'intelligence artificielle appliquée aux métiers de la veille et de la documentation. "Nous pouvons utiliser l'IA pour quasiment toutes les étapes du processus de veille : identification de sources, synthèse, traduction, extraction d'entités nommées, mise en forme... En revanche, il ne faudrait pas considérer l'IA comme un outil magique capable de tout faire. Et finalement, tant mieux, car l'humain a encore beaucoup de compétences à faire valoir !"
Côté outils, la consultante et formatrice conseille aux professionnels de l'information-documentation de les tester et, éventuellement, de se les approprier comme ils se sont approprié Google il y a une vingtaine d'années. La technologie n'est pas sans défaut mais elle est devenue quasiment incontournable.
Attention à la casse sociale
On se souvient que la société de veille média Onclusive avait annoncé un plan social de grande ampleur après l'intégration de l'IA dans ses processus métier. Une décision qui avait créé un début de traumatisme parmi les acteurs du marché et qui préfigurait, selon certains, le sort réservé au secteur de la veille. " Je ne pense pas que les professionnels de l'information vont être remplacés par des algorithmes, mais ils risquent d'être remplacés par des personnes qui maîtrisent ces algorithmes" estime Véronique Mesguich.
A ses yeux, nous sommes dans un entre-deux : "je suis optimiste car la majorité des professionnels vont se former pour utiliser au mieux l'intelligence artificielle. Mais j'apporterais une note de pessimisme dans ce monde complexe et tellement imprévisible. Il y aura, c'est malheureusement possible, de la casse sociale. Je le déplore, mais ce n'est pas exclu. En tout cas, c'est une fois de plus aux professionnels de l'information de faire connaître leur valeur ajoutée..."