L'élection de Donald Trump a un grand mérite : elle dévoile, s'il en était besoin, la férocité de la compétition économique que se livrent les Etats et les entreprises. A la lumière de cette nouvelle donne géopolitique, il n'est pas inutile de jeter un oeil sur le panorama 2025 des acteurs et du marché de l’intelligence économique présenté par le Synfie (Syndicat français de l'intelligence économique).
Le secteur privé français de l’intelligence économique (IE) représente près de 250 entreprises et un chiffre d’affaires cumulé estimé à 750 millions d’euros. A ce jour, près de 2 500 personnes travaillent dans cette filière discrète selon le calcul du Synfie.
Une quinzaine d'éditeurs de logiciels dédiés à la veille
Parmi ces acteurs privés, on trouve des cabinets de conseil en IE, des éditeurs de solutions logicielles, des fournisseurs d’information, mais aussi des organismes de formation. Le secteur est composé de métiers variés : veilleur, spécialiste des sources ouvertes (OSINT), consultant en stratégie, chargé de la sécurité de l’information, professionnel de l'influence… "Il est dominé par deux gros acteurs dans le domaine du conseil, l’ADIT et Forward Global" constate le Synfie ; "viennent ensuite une dizaine de cabinets de taille intermédiaire, entre 10 et 50 collaborateurs, puis plusieurs centaines de sociétés souvent unipersonnelles et de consultants."
Du côté des éditeurs de logiciels, le marché compte une quinzaine d’éditeurs. Il est dominé par Chapsvision un acteur apparu en 2019 qui compte aujourd'hui plus de 1 000 collaborateurs pour un chiffre d'affaires d'environ 200 millions d'euros en 2024. Le volet formation à 'intelligence économique est, quant à lui, assuré par une vingtaine d’écoles et d'organismes.
Environ 18 000 agents publics au service de l'intelligence économique
Le secteur public, quant à lui, peut s'appuyer sur une constellation d'institutions couvrant l'intelligence économique au sens propre (Business France, Chambre de commerce et d'industrie…) mais aussi des services de renseignement comme la DGSE ou Tracfin. Soit 17 000 agents répartis au sein d'une dizaine de structures dédiées autour de la sécurité et de la souveraineté économique. Une force de frappe qu'il convient de compléter par "près d’un millier de personnels au sein des ministères, organisations publiques nationales, régionales et territoriales dont l’activité se rapporte à l’intelligence économique."
Au sein des entreprises, environ 150 d'entre elles disposent d’une direction, d'une cellule ou de personnels dédiés à l’intelligence économique. "On peut estimer que ces professionnels correspondent à entre 150 et 200 emplois à plein temps" selon le Synfie.