Le premier rapport de la Commission de l'intelligence artificielle (IA), créé par le gouvernement en septembre 2023, a été remis ce mercredi 14 mars à l’Elysée. Dans un dossier de 130 pages, elle consacre une partie de son étude au lien entre l’avènement de l’IA et les emplois en France.
La Commission suggère “un effet positif de l’IA sur l’emploi dans les entreprises qui adoptent l’IA, car celle-ci remplace des tâches, et non des emplois”. En effet, pour 19 emplois sur 20 en France, l’IA serait incapable d’accomplir certaines missions.
A ce titre, le rapport explique : ‘L’IA ne doit susciter ni excès de pessimisme, ni excès d’optimisme : nous n’anticipons ni chômage de masse, ni accélération automatique de la croissance. Dans les prochaines années, l’IA ne remplacera pas l’humain, de même qu’elle ne sera pas la solution à tous les défis de notre temps. Nous ne devons ni surestimer l’impact à très court terme, ni le sous-estimer à long terme”.
L’IA pourrait remplacer 5 % des emplois en France
L’IA va-t-elle devenir créatrice ou destructrice d’emplois ? Selon le rapport, “les emplois directement remplaçables par l’IA ne représenteraient que 5 % des emplois d’un pays comme la France”. Bien que l’IA permette l’automatisation de tâches, cette particularité peut avoir deux effets contraires sur les métiers. D’un côté l’effet d’éviction, qui décrit la situation où le travail de l’humain serait remplacé par les machines. Et d’un autre côté, l’effet de productivité, qui met en évidence la possibilité que l’automatisation permettent aux employés d’améliorer leur efficience, et donc “qui conduit à une augmentation du rapport qualité/prix des produits proposés aux consommateurs, donc à une demande plus élevée et, in fine, davantage d’embauches et la création de nouvelles tâches”.
Conclusion : la diffusion de l’IA va créer des emplois, dans de nouveaux métiers, mais aussi dans d’anciens métiers. Néanmoins, certains secteurs ou certains domaines pourraient connaître des baisses nettes d’emplois. Dans cette éventualité, la Commission soumet l’idée d’un accompagnement par les pouvoirs publics.
Pour le moment, le rapport précise que “la complexité des situations et des métiers ne permet pas de fournir une réponse uniforme et globale aux défis de l’IA. Des études plus précises sont nécessaires pour aborder la variété des secteurs, des chaînes de valeur et prendre en considération les statuts”.