Plus de 300 pages pour doter la France d'une "une véritable politique nationale de l'intelligence artificielle". Des parlementaires réunis au sein de l'OPECST (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) invitent l'Etat à aller plus loin que la création d'un simple secrétariat d'Etat à l'IA. Car, à leurs yeux, le bilan n'est pas brillant avec "des résultats insuffisants, la France ayant continué à décrocher au niveau international depuis 2018".
Prenant acte des enjeux politiques et technologiques de l'intelligence artificielle, ils n'hésitent pas à paraphraser Marx et Engels : "un spectre hante le monde, le spectre de l’intelligence artificielle".
Des données issues de la culture française
Les 36 députés et sénateurs qui composent l'OPECST viennent de dévoiler 18 recommandations portant, entre autres, sur la souveraineté numérique. Ils demandent notamment la garantie du contrôle des données issues de la culture française et la création de jeux de données autour des cultures francophones ainsi que le développement d'une filière française ou européenne autonome sur l'ensemble de la chaîne de valeur de l'intelligence artificielle.
Pour autant, l'OPECST juge indispensable de s'emparer de l'IA face aux "représentations catastrophistes" et préconise le lancement de grands programmes de formation à destination des scolaires, actifs et du grand public.
Autre proposition, placer la gouvernance mondiale de l’IA sous l’égide d’une seule organisation internationale à savoir l’ONU, seule organisation pleinement légitime sur le plan multilatéral". Une initiative qui pourrait être abordée à l'occasion du Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle organisé par la France les 10 et 11 février 2025.