Les flammes ont ravagé un des plus anciens musées du Brésil. Un énorme incendie s’est déclaré, dimanche 2 septembre, au Musée national de Rio de Janeiro.
Des archives et collections réduites en cendre
Le sinistre a débuté vers 19 h 30 heure locale (0 h 30 lundi heure de Paris) alors que le musée était fermé au public, ont indiqué les médias brésiliens. Aucune victime n’a été signalée. L’origine du feu est encore inconnue.
Ce feu a réduit en cendres des collections et des archives de grande valeur. « C'est tout un pan de l'histoire du Brésil qui part en fumée », a réagi lundi 3 septembre sur franceinfo Gaspard Estrada, directeur exécutif de l'Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes à Sciences-Po Paris.
Le musée fondé en 1818 a été la résidence des empereurs du Brésil. Il abritait plus de 20 millions de pièces dans ses collections. Des oeuvres d’art, des pièces de l’Antiquité égyptienne, des collections archéologiques et des archives en tout genre ont été pulvérisées.
« Deux cents ans de travail, de recherche et de connaissance ont été perdus »
« Aujourd’hui est un jour tragique pour le Brésil. Deux cents ans de travail, de recherche et de connaissance ont été perdus », a déclaré le président Michel Temer dans un communiqué de presse.
Le musée conservait le plus ancien fossile humain découvert au Brésil, connu sous le nom de « Luzia », mais également des collections de paléontologie comprenant un squelette d’un dinosaure trouvé dans la région de Minas Gerais. De véritables trésors nationaux ont disparu en l’espace de quelques heures.
Une manifestation de protestation organisée contre les autorités brésiliennes
Le directeur adjoint du musée, monsieur Diaz Duarte, a accusé les autorités brésiliennes de « manque d’attention » et a souligné qu’il n’y a jamais eu de « soutien efficace et urgent » à une adaptation du palais, ancienne résidence officielle de la famille royale et impériale. Ce musée dépendait de l'université fédérale de Rio de Janeiro. Une université qui a vu ses moyens largement amputés par l'actuel gouvernement qui a voté un gel de l'augmentation des dépenses publiques pour les 20 prochaines années.
Alors que les flammes consumaient ce joyau de la culture brésilienne, la tristesse s’est mêlée à l’indignation des chercheurs, des professeurs et des étudiants. Certains d’entre eux ont appelé à une manifestation de protestation lundi devant le bâtiment détruit.