Si la réunification des deux Corées se fait encore attendre, les deux pays ont engagé avec succès une démarche commune pour faire classer la lutte coréenne au patrimoine immatériel de l'Unesco, a annoncé lundi 26 novembre, cette organisation des Nations unies.
Les deux Corées ont présenté ce lundi 26 novembre, une demande conjointe qui a été acceptée au patrimoine de l’Humanité. « Le fait que les deux Corées aient accepté de fusionner leurs candidatures respectives est sans précédent », a déclaré la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay à l'AFP, pour laquelle « ce résultat est une nouvelle illustration du pouvoir extraordinaire du patrimoine culturel comme vecteur de paix et trait d'union entre les peuples ».
Un sport national et une pratique culturelle
Le comité ad hoc de l’Unesco, réuni à l’île Maurice, a accepté d'inscrire ce sport traditionnel (dénommé "Ssirum" en Corée du Nord et "Ssireum" en Corée du Sud), sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, en réponse à une demande conjointe des deux pays séparés depuis 1945, ce qui constitue une première.
Ce sport existait déjà en 200 avant J.C. Il est encore pratiqué au sein des deux pays lors de fêtes liées au rythme des saisons et fait l'objet de compétitions internationales souvent télévisées.
A la fois sport national et pratique culturelle, il est fondamentalement lié à la terre et à l’agriculture. Des compétitions sont organisées périodiquement à l'occasion d'événements ou de fêtes agricoles liées au cycle des saisons.
Cette fusion inédite de candidatures fait suite à une rencontre entre Mme Azoulay et le président sud-coréen Moon Jae-In en octobre à Paris et à des "échanges de même nature" avec Pyongyang ces dernières semaines, a précisé l'Unesco dans un communiqué.
Une future réunification potentielle ?
Les relations entre les deux Corées se sont dégradées après les essais d'armes nucléaires et de missiles balistiques de Pyongyang l'an dernier, avant de s'apaiser grâce aux pourparlers engagés en juin entre les dirigeants américain et nord-coréen.
Pyongyang (Corée du Nord) et Séoul (Corée du Sud), envisagent même un rapprochement laissant entrevoir la possibilité d'une forme de réunification entre les deux pays.
L'organisation travaille sur d'autres projets concrets de réconciliation, comme la rédaction d'un dictionnaire étymologique coréen, recensant les pratiques linguistiques du nord et du sud. « D'une certaine manière, il n'y a que nous qui puissions avancer vraiment de manière décidée en ce moment », relève une source diplomatique à l'Unesco en rappelant les lourdes sanctions internationales qui frappent tout projet économique avec la Corée du Nord.
Des initiatives pourraient également être mises en oeuvre pour permettre l'accès, le partage et la gestion conjointe des eaux transfrontalières dans la péninsule, relève l'Unesco.