Elle fut une résistante de la première heure. Dès septembre 1939, Joséphine Baker entrait en contact avec le commandant Jacques Abtey, chef du Service du Contre-Espionnage du 2e Bureau de l’Etat-Major bien décidée à soutenir le pays qui l'avait accueillie et donné la nationalité française. Jusqu'au printemps 1940, elle participe à des concerts sur la ligne Maginot (théâtre aux armées) et au Casino de Paris (propagande, bienfaisance). La chanteuse profitait de ces activités artistiques pour recueillir des renseignements au profit du contre-espionnage.
Son engagement au service de la France Libre ne se démentira jamais notamment au sein de l'Armée de l'Air jusqu'en 1945. Ce parcours héroïque est particulièrement bien documenté grâce aux archives conservées par le Service historique de la Défense (SHD).
Archives sur les activités de Joséphine Baker
De nombreux documents numérisés sont mis à la disposition des internautes à commencer par le dossier du bureau Résistance. Ce dernier comprend "des archives de la DGER et a été ouvert par la direction de la sécurité militaire à Alger, chargée du contre-espionnage, en 1943" précise le SHD. "Il est consacré aux activités de Joséphine Baker, résidant en Afrique du Nord avant son engagement dans l’armée de l’Air en 1944. Le dossier contient notamment deux fiches de renseignements (1943), une lettre sur sa participation à un gala de la Croix-Rouge française à Alger le 11 juin 1943, une demande de visa avec photographie et un laissez-passer pour l’Egypte (20 juin 1943). La dernière pièce au dossier est un extrait de presse concernant la parution d’un livre sur Joséphine Baker (« La guerre secrète de Joséphine Baker » de Jacques Abtey en 1948)."
Autre pièce à consulter, le Journal de marche et des opérations du groupe de liaisons aériennes ministérielles. Ce document rend compte d’un accident aérien survenu le 6 juin 1944 au large de la Corse, impliquant un avion Caudron C440 Goéland dans lequel se trouvait la chanteuse. Joséphine Baker et le reste de l’équipage, réfugiés sur l’aile du C440 Goéland, ont été récupérés par un détachement de tirailleurs sénégalais présents sur zone à ce moment-là.