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Paris 2024 : au coeur de la Grande Collecte des archives du sport

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    De Calais à la Réunion et de la Guadeloupe à Strasbourg, 190 services se sont engagés sur un total de 1 258 recensés dans l’annuaire des services d’archives (Portail France Archives).
  • La Grande Collecte des archives du sport allait-elle provoquer un effet d’entraînement ? Libre à chaque service d’archives municipales ou départementales de se placer sur la ligne de départ et de s’engager comme il l’entend. Témoignages sur le déroulement de l’opération.

    enlightenedCET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°376
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    Écrire et documenter l’histoire du sport : c’est l’objet de la Grande Collecte des archives du sport lancée le 23 juin 2023 et qui se poursuit jusqu’à la fin de 2024. Opération nationale, elle est pilotée par le Service interministériel des Archives de France (Siaf), en partenariat avec le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et l’Académie nationale olympique française (Anof).

    Concrètement, ce sont les services publics d’archives au niveau local qui la mettent en œuvre. S’engage qui veut. Quant aux documents à verser, ils sont attendus de la part des clubs, du grand public et des scolaires. Ainsi, les Jeux olympiques de Paris se doublent d’un rendez-vous culturel.

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    Le choix de participer

    À ce jour, combien de volontaires ? De Calais à la Réunion et de la Guadeloupe à Strasbourg, 190 services se sont engagés sur un total de 1 258 recensés dans l’annuaire des services d’archives (Portail France Archives). Ont répondu à nos questions les Archives municipales (AM) de Marseille (Bouches-du-Rhône), les Archives municipales et métropolitaines (AMM) de Saint-Étienne (Loire), les Archives départementales (AD) de la Haute-Vienne (87) et celles de la Somme (80) ; toutes ces collectivités étant labellisées "Terre de Jeux". Que disent-elles de leur expérience ?

    Participer à la Grande Collecte entre dans les objectifs du projet scientifique, culturel et éducatif 2023-2026 (PSCE) des services d’archives. Les AM de Marseille estiment que ces sources complémentaires confèrent "un éclairage plus intime, plus personnel, de l’action publique".

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    La définition d’un thème

    Marseille et Saint-Étienne sont des terres de football, la Haute-Vienne est la patrie du cycliste Raymond Poulidor ou notamment du club de basket-ball Limoges Cercle Saint-Pierre (Limoges CSP). Cependant, cela ne détermine pas nécessairement le choix d’un thème de collecte.

    Les AM de Marseille s’en tiennent à un thème généraliste, "Sport, culture et loisirs", tout comme les AD de la Haute-Vienne ou de la Somme. En même temps, la Haute-Vienne cible spécifiquement, d’une part, le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) lié à la faculté de Limoges et, d’autre part, le Limoges CSP.

    Pour Saint-Étienne, c’est le handisport. Plusieurs facteurs ont guidé ce choix : les AMM ont été dépositaires du fonds Marguerite (dite Maguy) Pelletier (1937-2018), personnalité impliquée dans le handisport, la ville a été le lieu de compétitions internationales de ce sport, y a été créée la Fédération nationale des mutilés du travail (devenue Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés, FNATH), et des travaux universitaires stéphanois sont conduits sur ce thème.

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    L’organisation adaptée

    Pour inviter à participer à la Collecte, les AM de Marseille ont envoyé un courrier aux associations et clubs sportifs. Des propositions de dons ont été reçues par e-mail. Le cas échéant, une visite sur place a été effectuée.
    Aux AMM de Saint-Étienne, l’unité action culturelle est sollicitée pour la Collecte. Le milieu du handisport étant perçu comme un petit monde, une action de communication n’a pas été jugée nécessaire : assez vite, l’information a circulé d’elle-même au sein du réseau.

    Pour les AD de la Haute-Vienne, le top départ a été donné dès les Journées européennes du patrimoine des 16 et 17 septembre 2023. Un communiqué de presse a suivi, la communication a été relayée à la fois par le Conseil départemental, le Comité départemental olympique et sportif (CDOS) et sur le site internet des archives. En février, un courrier a ciblé une vingtaine de clubs principaux. La proposition de dépôt d’archives personnelles passe par une prise de rendez-vous auprès du responsable des archives privées.

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    Pour les archives publiques, c’est l’outil du contrôle scientifique et technique qui est utilisé pour mener des inspections d’archives, évaluer les archives et s’orienter vers un versement. Ce contrôle a notamment concerné la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (Drajes), le Service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (SDJES), le CDES, et le CDOS. De plus, une stagiaire est sollicitée - son travail porte sur la collecte des archives du sport. Les objets, à l’exception des médailles, ont été exclus de la Collecte.

    Les AD de la Somme ont tenu, avec plusieurs agents, une journée d’accueil dès le 7 avril 2023 ; la Grande Collecte se poursuivant au-delà, sur rendez-vous.

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    Les documents collectés

    Du côté de Marseille comme de Saint-Étienne, à l’heure où nous écrivons, les dons sont rares : ici un seul don d’un club omnisport, soit 0,2 centimètre, là quelques photos… Mais, voulant alimenter le mouvement handisportif, les AMM de Saint-Étienne ont choisi de recueillir les témoignages d’acteurs locaux qui y ont été impliqués ou le sont encore. Une petite dizaine de personnes ont été identifiées et les interviews ont été réalisées en juin.

    Les AD de la Haute-Vienne ont notamment récolté un petit fonds sur Joseph Guillemot (1899-1975), coureur de fond haut-viennois qui prenait parallèlement des notes concernant la gymnastique ou l’hygiène du corps, faisant de lui à la fois un sportif et un théoricien. En outre, il a été décidé de collecter des paroles de sportifs ou de personnalités du sport de la Haute-Vienne : Jean-Pierre Karaquillo, juriste et cocréateur du CDES, et Stéphane Ostrowski, ancien basketteur et élu départemental. Le photographe des AD s’est chargé de l’enregistrement vidéo en plusieurs captations.

    Les AD de la Somme ont reçu les archives de l’association amiénoise Femina Sport et celles de la Ligue d’enseignement de la Somme (Usep, Ufolep), des films sur l’équipe de hockey sur glace Les Gothiques d’Amiens (vainqueurs de la coupe Magnus en 1999) réalisés par Ludo Gallet (auteur) et quelques archives sur le coureur cycliste professionnel amiénois Jean-Claude Lefebvre.

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    La valorisation

    "Champion ! Une histoire populaire du sport" : c’est le titre de l’exposition proposée par les AM de Marseille du 4 mai au 27 septembre. Elle entend "valoriser de manière transversale les collections de la ville de Marseille relatives au sport".

    À Saint-Étienne, la Collecte va alimenter une exposition exclusivement virtuelle qui ouvrira en octobre. On espère qu’elle aura un effet stimulant pour l’environnement local lié au handisport (université, CHU et entreprises).
    Un "état des sources" sur la thématique du sport est proposé par les AD de la Haute-Vienne. Fin 2024, le département inaugurera un stade d’athlétisme couvert et les AD montreront à cette occasion une exposition sur les archives du sport.

    Les AD de la Somme mettront à disposition des inventaires et effectueront des mises en ligne de fonds ou parties de fonds numérisés.

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