Les 313 documents manuscrits du chef de la France libre devront être restitués à l'Etat.
Le tribunal de grande instance de Paris a tranché. Les 313 documents manuscrits rédigés par le Général de Gaulle entre décembre 1940 et décembre 1942 sont bien des archives publiques. Ils devront donc être restitués à l'Etat. Ce corpus documentaire avait été acquis par le Musée des lettres et manuscrits après avoir été conservé pendant soixante-dix ans par la secrétaire du général de Gaulle. Il était placé sous séquestre depuis un peu plus d'un an.
Au terme d'une année de bataille juridique, l'Etat récupère des archives qu'il considère comme "imprescriptibles et inaliénables". De son côté, le Musée des lettres et manuscrits estime que ces documents ne peuvent être "assimilés à des archives publiques car le Général de Gaulle ne représentait pas une autorité d'Etat, ni le Comité français de libération nationale un gouvernement à cette période".
"Une victoire pour les chercheurs et le public"
Le Musée des lettres et autographes a annoncé faire appel. Mais cette démarche n'est pas suspensive et ne devrait pas empêcher le transfert des documents. Quant à Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, elle se félicite du jugement et se réjouit "d'une victoire pour les chercheurs et le public qui pourront accéder à ces documents dans les conditions prévues par la loi".
Les 313 documents manuscrits rassemble des ordres adressés par le Général de Gaulle aux cadres dirigeants de la France libre chargés de mener la lutte politique et militaire au Proche-Orient, en Afrique et dans le Pacifique. Ils contiennent également des lettres adressées à Churchill et à Staline.