Edito de l'Archimag n°266 de juillet-août 2013 - Spaghettis

Michel Remize, rédacteur en chef d'Archimag. Archimag

 

Avoir une approche purement informatique de l’urbanisation du système d’information (SI) est depuis longtemps dépassé. Faire marcher ensemble des applications de différents niveaux, infrastructure ou métier, en gérant les serveurs et un parc de postes, sur différents réseaux et avec des contraintes de sécurité n’est pas qu’une affaire de mécanique informatique.

Encore aujourd’hui pourtant, les informaticiens - certains - aimeraient bien que le SI reste leur chasse gardée. Bien pratique d’être le seul maître à bord et de n’avoir de compte à rendre à personne ou presque. Du côté de la direction, tant que le système ne plante pas, il n’y a pas de raison de s’en soucier outre mesure, les autres préoccupations ne manquent pas.

Mais le syndrome du plat de spaghettis menace, et pas uniquement dans les grandes organisations. Dans des structures plus légères aussi, les effets d’une urbanisation laissée à elle-même se font vite ressentir auprès des utilisateurs. Les signes sont variés : lenteur des PC, informations impossibles à retrouver, bases et applications laissées à l’abandon ou qui poursuivent leur vie malgré d’autres choix, quand la transition avec de nouveaux outils n’a pas été gérée correctement, contournements par les utilisateurs eux-mêmes qui font leur marché dans les applications en ligne gratuites, stockent des données dans le cloud... A chacun son micro-SI, comme on parle de micro-documentation quand les uns ou les autres adoptent une approche purement personnelle de leur documentation au détriment du fonds commun, de son plan de classement, du travail collaboratif...

Une visée fonctionnelle est venue rejoindre les nécessités stratégiques de réduction des coûts et de sécurité commandant la question de l’urbanisation. Qui de l’informatique ou des métiers doit faire un pas vers l’autre ?

La transversalité caractérise aujourd’hui de plus en plus les SI. L’information est par essence un élément de transversalité. Des projets de gestion de contenu, de gestion documentaire ou a fortiori des connaissances sont transversaux et comportent intrinsèquement une dimension d’urbanisation. De quartier en quartier, l’information et la connaissance ont besoin de circuler par des voies fluides, sans obstacle et sans perte. L’urbanisation ne doit pas laisser à leurs responsables un simple strapontin.

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Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.