L’Office des publications officielles des Communautés européennes est l’éditeur de l’ensemble des documents de l’Union européenne. Ce sont des millions de pages déclinées en vingt-trois langues, mais aussi des bases de données et des sites internet essentiels pour les professionnels de l’infodoc.
Le Luxembourg est le plus petit des Etats de l’Union et l’un de ses membres les plus actifs. Dès 1951, il figurait parmi les six pays fondateurs de la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Il n’a jamais cessé de promouvoir l’idéal communautaire. Sa capitale, Luxembourg, prend d’ailleurs les traits d’une tour de Babel européenne où se côtoient les vingt-sept nationalités des pays membres.
L'Office des publications officielles des Communautés européennes
Dans le paisible quartier de la gare, l’Office des publications officielles des Communautés européennes (Opoce) occupe un immeuble moderne aux teintes bleutées. L’Office est la maison d’édition de l’Union européenne. Il est en charge de la diffusion des publications produites par les dizaines de « services auteurs » de l’UE : Parlement européen, Conseil des ministres, Commission, Cour de justice, agences thématiques, médiateur. A cette échelle, les chiffres sont éloquents : sept mille titres, allant de la simple brochure promotionnelle au rapport général d’activité de plusieurs centaines de pages, sont déclinés et diffusés dans les vingt-trois langues de l’UE. Sans compter les versions chinoise, russe et arabe pour quelques publications ! La totalité atteint quarante-six millions d’exemplaires par an. Doté d’un budget de cent quatre-vingts millions d’euros, l’Office emploie six cent cinquante-cinq fonctionnaires. Les origines de l’Office des publications remontent à 1952 et à la publication du premier Journal officiel de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, devenu aujourd’hui le Journal officiel de l’Union européenne. Depuis le premier numéro, le nombre de pages n’a cessé de croître, pour arriver, toutes langues confondues, à plus d’un million en 2006. Il existe trois séries du « Journal officiel de l’UE » : la série L, consacrée à la législation, la série C, dédiée aux informations et aux communications, et la série S, concernant les avis de marché public. Toutes les séries sont publiées cinq jours par semaine, soit, en 2006, huit cent quatre-vingt-huit numéros ; certains jours, plusieurs éditions du JO peuvent être publiées. A titre anecdotique, la législation européenne est considérée comme publiée au moment de l’affichage du Journal officiel sur un tableau bleu situé dans le hall d’accueil de l’Office des publications : elle est dès lors susceptible d’entrer en vigueur.
EU Bookshop, les publications de l'Union européenne en un clic
La masse considérable de documents édités par l’Office des publications assure le travail de nombreux imprimeurs. Concurrence oblige, l’impression de ces millions de documents est attribuée, après appel d’offres, à des imprimeurs disséminés sur l’ensemble du continent européen. A eux de proposer le meilleur rapport qualité-prix. Mais l’Office des publications a amorcé, depuis plusieurs années, une migrationi numérique qui lui permet de proposer, via EU Bookshop, plus de vingt-quatre mille titres en téléchargement dans différentes versions linguistiques. Ce service de catalogagenotices forme un catalogue">i et d’archivagei en ligne offre des fonctions de recherche multilingue et de téléchargement de fichiers au format PDFi des livres, rapports, études… « Il s’agit d’un projet clé de l’Office des publications, précise Hilde Van Loon, responsable de EU Bookshop. Nous proposons un accès unique à toutes les publications cataloguées par l’Office depuis les années 1950. L’accès aux documents les plus récents, ceux de moins de trois ans, s’effectue par le biais de la base de données catalogueListe des notices bibliographiques des documents que possède une bibliothèque. Il permet aux usagers et aux bibliothécaires de vérifier la disponibilité d’un document ainsi que de repérer des documents par auteur, titre, sujet, etc.">i. En ce qui concerne les publications plus anciennes, il faut passer par le mode recherche avancée et cocher la case archivesi. Les utilisateurs peuvent commander une copie physique, selon les cas gratuite ou payante. En revanche, les formats PDF sont toujours gratuits ». En 2006, 350 000 PDF ont été téléchargés et 140 000 exemplaires papier diffusés. Les pages de navigation d’EU Bookshop sont disponibles en vingt-et-une langues. La page d’accueil est régulièrement mise à jour afin de présenter les nouveautés et coller à l’actualité. La fonctionnalité PDF à la demande permet d’obtenir l’édition numérisée de documents trop anciens pour avoir pu faire l’objet d’une version électronique : c’est le cas de l’allocution de Jean Monnet en 1952, par exemple. L’internaute a la possibilité de créer un profil et de recevoir des alertes thématiques. Dans le courant de l’année 2007, un service spécialement dédié aux documentalistes devrait voir le jour.
EUR-Lex : la base de données sur le droit de l'Union européenne
Il est désormais bien connu que la majeure partie des législations nationales des pays membres de l’UE est d’origine européenne. De la taille réglementaire des cages à volaille à la définition de la politique monétaire, impossible de faire l’impasse sur le droit européen. EUR-Lex permet d’accéder à la plus importante base de données sur le droit de l’Union européenne. Totalement gratuit depuis le 1er juillet 2004, EUR-Lex permet de naviguer dans les six collections de l’acquis communautaire : traités, accords internationaux, législation en vigueur, travaux préparatoires, jurisprudence et questions parlementaires. La recherche des documents peut être effectuée par mots, dates, auteur, domaine, référence de publication. Pascale Berteloot, chef de l’unité EUR-Lex, ajoute que cette base de données n’est en rien statique : « Nous proposons des dossiers thématiques ainsi qu’une sélection de nouveaux documents en relation avec l’actualité. Le site bénéficie d’une grande réactivité et est en mesure de mettre en ligne une jurisprudence environ une heure après les arrêts de la Cour ». Les résultats de la recherche peuvent être visualisés dans un seul panneau ou bien dans un double panneau qui affichera simultanément le texte en version française et en version anglaise, ou bien en version lettone et en version portugaise. Toutes les combinaisons linguistiques sont possibles. Le succès d’EUR-Lex ne se dément pas : le site reçoit deux cent mille visites par jour.
Eurovoc : le thésaurus multilingue de l'Union européenne
Les domaines d’activité de l’Union européenne sont innombrables. Il est vite apparu indispensable de procéder à leur indexationi. Eurovoc est un thésaurus multilingue utilisé non seulement par l’Office des publications mais également par le Parlement européen, les parlements nationaux et régionaux en Europe, ainsi que certaines administrations nationales. Eurovoc propose actuellement 6 645 descripteurs disponibles dans toutes les langues officielles de l’UE et en croate. Afin d’améliorer la pertinence de ces descripteurs et faire évoluer le thésaurus, les utilisateurs d’Eurovoc peuvent proposer des modifications. Environ cent cinquante descripteurs ont ainsi été modifiés ces deux dernières années. Une nouvelle édition d’Eurovoc sera disponible au deuxième semestre 2007.
Cordis : le service d'information sur la recherche et le développement
Il serait difficile de tracer le périmètre des activités de l’Office des publications officielles des Communautés européennes. Ses compétences ont été récemment élargies au service communautaire d’information sur la recherche et le développement technologique (Cordis) à travers une plate-forme d’information interactive regroupant cinquantesept millions de pages. Avec l’intégration de nouveaux pays, le patrimoinei linguistique devrait s’enrichir de langues supplémentaires, au risque d’alourdir le travail de l’Office des publications. A plusieurs reprises, des observateurs ont fait remarquer que cette inflation linguistique avait un coût et qu’elle finissait par paralyser le fonctionnement de l’Union. Certains ont évoqué l’usage de six langues de travail à la place des vingt-trois langues actuelles. Mais, tout comme les institutions, l’Office est convaincu qu’il faut s’adresser au citoyen dans sa langue.
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