En cause notamment, la croissance particulièrement lente de certaines carrières, comme celles des archivistes ou des bibliothécaires.
Qu'on se le dise, certaines professions n'ont que très peu de soucis à se faire, persuadées de trouver durablement moult candidats pour chaque emploi disponible. C'est le cas notamment des maçons, des caissiers, des cuisiniers, des serveurs, des acteurs ou encore des analystes de crédit (crise oblige...). En revanche, d'autres métiers pourraient souffrir d'ici 15 ans d'une vaste pénurie de main d'oeuvre aux États-Unis et en Europe, tels que les ergothérapeutes, les exploitants de centrales hydrauliques et même les capitaines de navire. Parmi la dizaine de professions hétéroclites citées par un rapport du Conference Board, relayé par le Wall Street Journal, notons la forte présence du secteur du patrimoine, et plus particulièrement des métiers de bibliothécaires, de conservateurs de musées et d'archivistes.
Des trous difficiles à combler
Certes, les millions de chômeurs pourraient se réjouir de cette perspective, synonyme de postes en voie de vacance. Pourtant, le faible intérêt des jeunes pour certains métiers qu'ils jugent peu attractifs (ex : le traitement des eaux usées) risque de laisser certains employeurs dans l'impossibilité de recruter. Un phénomène renforcé par les départs à la retraite des baby-boomers qu'aggrave les perspectives de croissance extrêmement lentes de certaines carrières. Concrètement, dans 15 ans, un jeune diplômé en conservation du patrimoine ne sera pas en mesure de remplacer son responsable tout juste parti à la retraite. De quoi, une fois de plus, entraîner des difficultés pour combler les trous. Enfin, parmi les facteurs évoqués, certains métiers nécessitant une longue formation et une certification compliquée (concours, etc) attirent de moins en moins face à la crise, aux coûts de scolarité élevés et donc à l'urgence d'entrer sur le marché du travail.