Que se passe-t-il à la Bibliothèque nationale de France, et d'une façon générale dans de grandes bibliothèques patrimoniales du monde entier, pour que des pans entiers de leurs collections soient dépouillés par leur propre personnel et sans que personne ne s'en aperçoive ?
L'affaire a été dévoilée par le Canard Enchaîné dans son édition du mercredi 22 juillet. L'hebdomadaire satirique rapporte qu'un lecteur de la Bnf souhaitant consulter des copies d'estampes du 16ème siècle inspirées du peintre Brueghel l'Ancien s'est aperçu en février dernier que 43 d'entre elles avaient disparues, découpées au cutter.
Un employé de la Bnf mis en cause
Suite à une plainte déposée en mars par la Bnf, le voleur a été rapidement identifié par la brigade de répression du banditisme comme étant un employé de l'établissement. C'est grâce à un marchand néerlandais à qui il avait vendu une partie des gravures - celui-ci les ayant ensuite revendues à un collectionneur belge - que la trace de l'agent fautif a été retrouvée. Une autre partie des oeuvres ayant été découverte à son domicile, celui-ci a rapidement reconnu les faits et été placé en détention.
Un autre vol
Un autre vol, celui d'une vingtaine de cartes d'atlas datées pour certaines de plus de 300 ans, a également été découvert au cours de l'enquête dans les mêmes magasins que les gravures, et ce sans que la Bnf ne s'en soit rendu compte. Ces collections avaient été déplacées en raison des travaux de rénovation du site Richelieu de l'institution, dans le 2ème arrondissement de Paris. Un audit aurait été lancé afin de renforcer le dispositif de surveillance en vue notamment des opérations de transfert prévues pour l'an prochain.
Ce phénomène de vols à répétition ayant été observé dans de nombreuses bibliothèques du monde entier, la British Library a organisé au mois de juin un colloque international réunissant plusieurs grandes bibliothèques patrimoniales afin de s'en protéger au mieux. Les enquêtes ont révélé que la plupart de ces vols ont été commis en interne.