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Françoise Sogno, l'oeil de l'architecte dans les bibliothèques

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    "Je milite aujourd’hui pour la qualité du mobilier et je veux donner du beau aux usagers. C’est une fonction culturelle, mais également sociale !" (DR)
  • Portrait de Françoise Sogno, architecte spécialisée dans la construction, la réhabilitation et l'aménagement de bibliothèques.

    Elle n'est pas bibliothécaire, mais elle passe du temps dans les bibliothèques. Beaucoup de  temps... Mieux : elle les conçoit, les réhabilite ou les aménage. La liste de ses réalisations donne le tournis : bibliothèque d'HEC Paris, bibliothèque universitaire de Paris 8, médiathèque de Saint-Lô (Manche), bibliothèque de l'UFR de médecine de Tours, bibliothèque de l'illustration à Bobigny (Seine Saint-Denis)... On pourrait ajouter d'autres références à Paris, Créteil, Le Havre, Orsay, Chatenay-Malabry... 

    "Ma génération a connu les bibliothèques un peu poussiéreuses et n'a pas bénéficié des équipements tels qu'on les connaît aujourd'hui. Je milite aujourd'hui pour la qualité du mobilier et je veux donner du beau aux usagers. C'est une fonction culturelle, mais également sociale !"

    Le credo de Françoise Sogno est solidement ancré dans son métier d'architecte. Une vocation née très jeune au contact d'un père peintre et d'une mère couturière dans la région Provence. Ses deux parents l'ont toujours soutenue dans ses projets :

    "Comme peintre, mon père avait une très forte conscience de l'espace et des perspectives. Il m'a transmis son savoir-faire et mon oeil s'est formé alors que j'étais très jeune".

    Comprendre les bibliothécaires

    C'est au début des années 1990, sur le campus universitaire d'Orsay (Essonne) que l'architecte livre l'une de ses premières réalisations : le réaménagement d'une bibliothèque de 1 100 m² et de 230 places assises. L'époque était à la mode des bibliothèques multimédia et il fallait alors jongler avec les postes informatiques, le cablage, la lumière... Puis les projets s'enchaînent avec des aménagements à La Sorbonne, à la Bibliothèque du Film dans le quartier de la Bastille et la bibliothèque de l'Institut de Géographie. Cette dernière possède une cartothèque réputée et l'architecte doit concevoir des tables et des éclairages adaptés à ces collections particulières.

    Est-il facile pour les architectes de travailler avec les bibliothécaires ?

    "Il faut se faire confiance, mais cela est parfois long et ardu ! Les bibliothécaires identifient des dysfonctionnements et font part de demandes très précises. Mon rôle est de leur rappeler les contraintes techniques, mais aussi de valoriser les lieux que l'on me confie. Je dois me servir de l'existant pour créer des espaces dédiés aux nouveaux usages en bibliothèques", souligne Françoise Sogno.

    Et pour mieux se faire comprendre des bibliothécaires, elle assure des journées d'enseignement à l'Enssib sur le thème des constructions de bibliothèques.

    Comme les bibliothécaires, elle constate que les usages évoluent constamment : accroissement des ressources numériques, déclin des supports physiques, changement des comportements des usagers... L'architecte doit prendre en compte ces évolutions et penser les parcours documentaires à la lumière des collections hybrides. Et ses réalisations en témoignent avec la présence de plus en plus importante d'espaces dédiés au travail collaboratif. C'est ainsi que les learning centers sont en passe de se multiplier en France, mais aussi en Europe. A l'image du célèbre learning center de Lausanne (Suisse) dont l'architecture ondulante et les espaces de circulation sont désormais connus de tous les architectes et tous les bibliothécaires.

    "Le learning center est le point central de l'université : un lieu de vie où l'on se rencontre. En France, les bibliothécaires s'approprient progressivement l'idée de learning center", constate Françoise Sogno.

    Au Havre, un certain retentissement

    L'une de ses dernières réalisations a eu un certain retentissement. Au Havre, le célèbre "volcan" conçu par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer a été rénové pour donner naissance à une médiathèque flambant neuve. Sur les réseaux sociaux, les tweets étaient dithyrambiques : c'est la plus belle bibliothèque de France ! De fait, ses courbes, ses matières et ses couleurs en font un équipement qui ne laisse personne indifférent.

    Pour Françoise Sogno, "la bibliothèque Oscar Niemeyer est un succès car elle accueille des collégiens, des retraités, des lecteurs, des cinéphiles..."

    De quoi ravir l'architecte et les bibliothécaires !


    Elle like :

    • Sa ville préférée : Marseille pour son site exceptionnel, les Grecs et le Romains ne s’y étaient pas trompés !
    • Son peintre préféré : Georges Braque, surtout ses lithographies
    • Son livre préféré : « Le marin de Gibraltar » (Marguerite Duras) : une femme mystérieuse, la quête sans fin, le voyage de port en port, la magie des rencontres
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    Êtes-vous prêts à renoncer à des services numériques ou à vos appareils électroniques pour le bien commun ? Face à l'urgence climatique, notre rapport au progrès et à la technologie est souvent remis en question. Archimag Podcast a rencontré Alexandre Monnin, philosophe, directeur du master Sciences, Stratégie et Design pour l’Anthropocène à l’ESC Clermont Business School et auteur de l'ouvrage "Politiser le renoncement", aux Éditions Divergences. Il est aussi co-initiateur du courant de la redirection écologique, dont il nous explique le principe.
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